Le Café littéraire de Béjaïa demande l’abolition du système des autorisations

Café littéraire
L'ouvrage de Saïd Sadi, au coeur de la revendication du collectif culturel d'Aokas. D. R.

Par Ramdane Yacine – Le Café littéraire de Béjaïa a appelé à un rassemblement pour «l’abolition du système des autorisations et le respect des libertés», demain jeudi, à 17h, devant le siège du Théâtre régional de Béjaïa (TRB).

Dans un communiqué rendu public le 14 août, le Café littéraire a appelé à «dénoncer l’obligation d’obtenir une autorisation préalable de la wilaya pour permettre à Saïd Sadi d’animer un café littéraire» sur son livre : Cherif Kheddam, le chemin du devoir, et veut que cette action soit «une grande réponse de tous ceux qui refusent de courber l’échine devant la volonté du pouvoir de nous priver de nos libertés démocratiques».

Le collectif culturel de la ville des Hammadites dénonce «une volonté manifeste, outrancière chez les autorités de domestiquer la société en privant son élite intellectuelle de son pouvoir d’expression» et rappelle que «déjà, de nombreuses associations indépendantes ont arrêté d’activer en raison de ces nombreux obstacles, tandis que celles activant sous la bannière des autorités locales continuent de bénéficier de toutes les faveurs et largesses possibles». Le collectif veut lutter contre cet état de fait. «Nous ne devons plus admettre cela», note-t-il dans sa missive.

Le collectif culturel de Béjaïa demande la suppression du système des autorisations soumises à une institution politique (daïra, wilaya…), car ceci «ouvre la porte à toutes les dérives et abus de pouvoir», écrit-il et suggère la restauration du régime déclaratif, ainsi que le respect de l’autonomie des associations et l’arrêt du chantage administratif et financier.

Le collectif réclame aussi «l’arrêt des pressions des services de sécurité sur les associations et les responsables des organismes culturels ou autres», «l’ouverture des établissements culturels aux associations sans aucune restriction» et dénonce le fait que la salle de conférences de la nouvelle bibliothèque de la wilaya soit réservée aux autorités.

Par ailleurs, le collectif demande l’abrogation de la loi de janvier 2012 sur les associations et souhaite la création d’un comité contre la censure.

Pour rappel, le collectif culturel de Béjaïa subit depuis le début de l’année des pressions et intimidations de la part des autorités pour empêcher ou perturber les conférences culturelles qu’il organise au niveau de la ville balnéaire d’Aokas, à l’est de Béjaïa. Une imposante marche avait eu lieu à Aokas le 29 juillet dernier afin de dénoncer les interdictions d’activité qui frappent le Café littéraire de la ville.

R. Y.

 

Comment (3)

    umeri
    16 août 2017 - 17 h 58 min

    Ce qui frappant et choquant, c’est qu’au moment ou les services de sécurité de la Wilaya de Bejaia ont investis les lieux, pour interdire la conférence culturelle, le même jour, un rassemblement d’ islamistes s’est tenu a Oulad Fayet, ayant pour thème, soit disant « les méfaits de la drogue sur la jeunesse » et sous bonne garde des services de sécurité d’ Alger. Ce qui s’est passé a Bejaia est une provocation pure et simple, parce que ces deux services, relèvent de la même D G et du Ministère de l’intérieur.

    LE NUMIDE
    16 août 2017 - 13 h 45 min

    Nos frères kabyles de Bejaia Aokas et autres associations Berbères et cafés littéraires , n’ont pas à lutter « contre la censure » et discuter avec les APC dairas et autres Khorti à la mode democrassique et les postures de bistrot , qui a mis l’Algérie dans cette situation de Colonie , le mouvement Berbère national dans cet état de délabrement et cette Hogra et les Berbères dans cette humiliation .. Ni pouvoir , ni Sidi Blal , ni le Festi .. il faut passer outre , et mépriser les Mawalis .. Le problème des Berbères c’est avec l’Arabie Saoudite et les califes arabes .. En 90 , au lieu d’avoir Abane ou Jugurtha on a eu Sadi et madame Dalila

    LE NUMIDE
    16 août 2017 - 13 h 29 min

    Pourquoi les conférences saoudiennes et qatariennes anti-algériennes et antiberbères se font-elles sans autorisation dans l’Algérie, le pays des Berbères libéré par les martyrs Berbères !!! Et les conférences des Berbères sur la culture Berbère , ont-elles besoin d’autorisations de la Kommandanture Ommeyade dans le pays des Berbères? Au nom de quoi cette absurdité coloniale…. ET CE NOUVEAU OU ANCIEN CODE DE L’INDIGENAT ???

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.