Entre Ouyahia et Tebboune le peuple a choisi
Par Cheikh Hamdane – L’opinion publique est très sceptique envers le gouvernement d’Ouyahia qu’elle accuse d’avoir fomenté avec l’aide des nouveaux milliardaires un coup d’Etat blanc contre Abdelmadjid Tebboune. C’est la première fois depuis 1962 que la population s’est intéressée à la politique gouvernementale grâce à Tebboune qui, au bout de deux mois, a réussi à avoir à ses côtés la majorité du peuple algérien. Par la même occasion, la politique de Tebboune a confirmé le doute populaire sur le groupe d’hommes dits d’affaires conduits par Ali Haddad.
Ali Haddad est devenu la bête noire de tout un peuple, suivi du secrétaire général de l’UGTA, Sidi Saïd. Deux têtes devenues indésirables par cette fronde populaire, en particulier la jeunesse qui les accuse de tout le mal qui ronge le pays. En provoquant la chute de Tebboune et une nouvelle donne des cartes, l’opinion publique est certaine qu’Ouyahia ne pourra jamais amorcer un virage économique qui lui permettra de se réaliser comme pays émergent. Ajoutons à cela, le gouvernement d’Ouyahia qui a remplacé celui de Tebboune est considéré par la population comme une bouée de sauvetage pour les corrompus et dilapidateurs que Tebboune allait mettre devant le comptable.
Quant au conseiller spécial du Président, Saïd Bouteflika, les anciens activistes du PAGS sont surpris de son comportement de côtoyer les nouveaux milliardaires et soi-disant hommes d’affaires alors que, depuis sa jeunesse, il était un fervent militant socialiste, luttant aux côtés de la masse laborieuse et défendant les travailleurs. Même en 2011 quand il a assisté à Oran à la tentative de créer son parti politique qui est mort-né. Ils ne comprennent plus ce retournement depuis qu’il est devenu conseiller spécial du Président de la République. Certains accusent même le Président de prôner une politique en faveur de la nouvelle bourgeoisie au détriment de la majorité silencieuse du peuple.
Tebboune était le seul qui pouvait gagner la confiance du peuple, ni Ouyahia ni même le Président de la République qui a déjà perdu la popularité auprès d’une large fraction du peuple. Le pouvoir avance à l’aveuglette et tente de pousser le bateau perdu en mer au bon port de 2019, alors que son évacuation a déjà commencé pendant qu’ il menaçait de sombrer.
Quant aux partis de l’opposition, aucune analyse politique ne les indique unis pour pouvoir mettre de l’ordre dans la maison. Et certains sont même allés offrir, en toute discrétion, leur solidarité au gouvernement Ouyahia.
Ouyahia est le second pompier du pouvoir de Bouteflika après Sidi Saïd mais, cette fois-ci, le camion premiers secours est vide d’eau… Comment donc assurer le pompier sans une réserve d’eau suffisante ? Pour le moment, le grand perdant dans cette partie d’échecs demeure l’Algérie, son prestige et sa position dans le monde.
Espérons que la rentrée sociale ne sera pas une tempête d’automne qui peut raser tout sur son passage.
C. H.
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