L’énigme levée ?
Par Kamel Moulfi – La dimension politique reprend le dessus dans l’actualité algérienne après la parenthèse de l’Aïd. C’est par un fait ordinaire, la réunion du Conseil des ministres, mais qui est devenu dans la situation du pays, ces dernières années, un événement exceptionnel, qu’est donné le coup d’envoi de la rentrée politique.
Absent de la vie publique durant un moment suffisamment long pour alimenter rumeurs et ambitions, le président Bouteflika va réapparaître pour présider cette réunion du nouveau gouvernement, légèrement remanié après le limogeage d’Abdelmadjid Tebboune et la nomination d’Ahmed Ouyahia dans les conditions que tout le monde sait.
Les observateurs sont attentifs à cet événement parce qu’ils pensent qu’il amènera des éléments de clarification en réponse aux nombreuses questions qui se posent sur ce que sera la vie politique dans les prochains mois qui précèdent l’échéance présidentielle et bien plus tôt, dans deux mois et demi, sur le contexte qui entourera les élections locales.
Dans les milieux médiatiques, on attend surtout de détecter quelque indice qui permettra de mieux comprendre les circonstances de l’éviction de Tebboune. Le président Bouteflika en parlera-t-il ou au moins y fera-t-il allusion dans les interventions habituelles devant les ministres pour donner ses orientations à propos des points inscrits à l’ordre du jour du Conseil ? L’énigme du feuilleton de l’été sera-t-elle levée ? Ou alors la page est-elle définitivement tournée ? Le faisceau d’interrogations se résume en une seule phrase : que dira le Président ?
La curiosité est également aiguisée autour du contenu du plan d’action du gouvernement appelé à être bientôt soumis aux députés. Quelle différence présentera-t-il avec celui exposé par Tebboune et qui avait eu l’aval du Parlement, à l’occasion de sa première session, au printemps dernier ? Qu’y a-t-il de nouveau dans le texte de préparation de la loi de finances 2018 ? Ouyahia n’en a pas dit beaucoup sur ces points – pratiquement rien – et le suspense ne pourra être levé qu’aujourd’hui, à la lecture du communiqué final sanctionnant la réunion du Conseil des ministres.
K. M.
Comment (12)