Dialogue relancé ?
Par Kamel Moulfi – Le dialogue politique reprendra-t-il à l’initiative du président Bouteflika qui «invite toutes les forces vives du pays à dépasser les clivages de toute nature et à œuvrer à la réussite des réformes économiques engagées» ? Mieux, les citoyens, qui ont toujours été en marge dans l’élaboration des politiques et la préparation des activités du pouvoir, vont-ils être, enfin, associés d’une manière ou une autre à ce qu’il entreprend pour sortir le pays de la crise ? C’est le sens que l’on peut donner à l’appel du chef de l’Etat qui a «chargé le gouvernement d’accompagner ses efforts d’une communication dynamique, afin d’expliquer le sens véritable des réformes qui seront mises en route, à l’effet d’y faire adhérer la société, en cette phase où le pays est confronté à de nombreux défis».
Sans l’adhésion de la population, le coût politique des réformes sera tellement élevé qu’il leur fera perdre toute efficience. Cela concerne au moins trois lois : code du travail, loi sur la retraite et loi sur la santé. Il faut y ajouter la révision du régime de subvention des produits de première nécessité qui aura un impact sur le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population. C’était le souci de Abdelmadjid Tebboune quand, durant son éphémère primature, il avait annoncé l’ouverture d’un dialogue «avec toutes les composantes du tissu national, qu’elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives». Les «partenaires» du gouvernement avaient alors donné l’impression de ne pas être pressés de se prononcer sur cette initiative.
La stabilité du pays et la cohésion sociale sont l’enjeu politique n°1 dans cette phase difficile que traverse l’Algérie. A ce jour, depuis qu’il a remplacé Tebboune au poste de Premier ministre, Ouyahia n’a encore rien dit sur l’organisation de ce dialogue qui doit impliquer l’opposition ainsi que les composantes de la société civile, notamment celles qui se disent «autonomes», à l’instar des syndicats des secteurs de la fonction publique et de certaines entreprises.
K. M.
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