Une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye se confirme
Par Sadek Sahraoui – L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) a inauguré cette semaine dans sa base de Naples un centre militaire spécial qui aura pour mission prioritaire de «coordonner tous les acteurs sur le flanc sud de l’Europe et d’apaiser la situation dans cette zone». Des médias européens qui citent des responsables libyens vont plus loin et soutiennent que ce centre aidera l’Otan à intervenir militairement en Libye. L’Otan a d’ailleurs rejoint, en mai dernier, la lutte contre le groupe Etat islamique.
Après l’aide fournie par les Américains et les Britanniques aux forces fidèles au Gouvernement d’union nationale pour frapper les extrémistes, c’est donc bientôt au tour de l’Otan d’intervenir en Libye. C’est du moins ce qu’affirme à la presse française le colonel Mohamad Al-Ghasri, porte-parole des forces fidèles au gouvernement Fayez Al-Sarraj : «Les derniers développements technologiques permettent maintenant à l’Otan de surveiller le ciel libyen et ce en coordination totale avec le gouvernement.» «Plusieurs groupes terroristes s’activent actuellement au centre de la Libye et menacent des villes comme Syrte et Misrata, ajoute le colonel Al-Ghasri qui précise en outre que «surveiller le ciel libyen par l’Otan et savoir ce qui s’y passe pourront beaucoup faciliter les frappes contre les terroristes quand ils sont regroupés.»
Ce responsable a révélé, en outre, au micro de RFI que les Italiens disposent d’une base aérienne à Misrata et procèdent à des opérations de reconnaissance aérienne en Libye. Toujours selon ce responsable militaire, les renseignements récoltés par les Italiens sont transmis au centre de l’Otan, à Naples. Outre la lutte contre le terrorisme, les Italiens cherchent également à travers leur implication militaire en Libye à bloquer l’important flux de migrants clandestins qui gagne régulièrement l’Europe à partir des côtes de l’ex-Jamahiriya.
La démarche semble donner des résultats puisque le nombre de migrants ayant atteint les côtes italiennes a chuté de manière spectaculaire au cours de l’été, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur du pays publiées cette semaine. Alors que les arrivées progressaient régulièrement depuis le début de l’année 2017, elles ont fortement décru au cours des deux derniers mois : de 50% par rapport à l’année précédente, puis de 87% en août, avec seulement 3 235 personnes enregistrées contre 21 295 en 2016. L’accord conclu avec le gouvernement libyen est pour beaucoup aussi dans cette diminution.
S. S.
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