Un test pour Ouyahia
Par Kamel Moulfi – L’alliance présidentielle va-t-elle renaître à la faveur de la préparation de la présentation, prévue dimanche prochain à l’Assemblée populaire nationale (APN), par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du plan d’action du gouvernement ? Cette hypothèse est soulevée par la rencontre envisagée, à l’initiative de ce dernier, entre les partis qui soutiennent le programme du Président Bouteflika et qui ont des députés à l’APN, c’est-à-dire, le FLN, le RND, TAJ et le MPA. Secrétaire général du RND mais aussi Premier ministre, Ouyahia semble bien placé pour mener à bien cette mission.
La démarche d’Ouyahia ne se limite sans doute pas au débat parlementaire autour du plan d’action du gouvernement. N’est-ce pas plutôt une opportunité qu’il saisit pour lancer une action qui s’inscrit dans la perspective de la présidentielle de 2019 ? Le débat qui commencera dimanche à l’APN serait alors un premier test de la solidité de cette alliance reconstituée – moins le MSP – et de ses capacités à mener les batailles politiques futures qui s’annoncent très dures, comme le prouvent les polémiques qui remplissent les médias depuis quelques semaines.
Dans ce sens, on peut s’attendre à la mobilisation d’Amara Benyounès et d’Amar Ghoul, qui viendraient en soutien à Ahmed Ouyahia et Djamel Ould Abbès pour répondre aux détracteurs du président Bouteflika, voire passer à l’offensive eux aussi, sachant qu’en politique, la meilleure façon de se défendre, c’est d’attaquer. Et pourquoi pas, si les choses se passent bien, récupérer les islamistes du MSP qui intégreraient dans ce cas l’Alliance ou provoquer l’implosion de cette formation politique quelque peu minée par les dissensions nourries par l’opportunisme et l’ambition d’accéder aux postes ministériels qui est évidente chez certains de ses dirigeants. A l’égard des islamistes, c’est une alternative qui devrait séduire les partis de la majorité présidentielle.
Dans le cas où le Premier ministre réussit sa mission purement politique de recoller les morceaux de l’alliance présidentielle et si, en même temps, au plan économique, il réussit à démontrer que la solution de la planche à billets n’est pas la plus mauvaise pour affronter la crise financière que traverse le pays, il sera alors en position de force pour 2019.
K. M.
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