Double offensive
Par Kamel Moulfi – C’est un fait «digéré» : le feuilleton de l’été, avec Abdelmadjid Tebboune comme acteur central, a eu pour épilogue l’éviction de ce dernier. On ne sait pas comment se terminera le feuilleton de l’automne – lancé avant la saison – dont on a vu les premiers épisodes sans que l’on puisse deviner encore qui tiendra le rôle principal parmi tout le personnel politique qui se dispute ce privilège. Il est suivi par le même microcosme que celui qui a été attentif aux péripéties de l’éphémère ex-Premier ministre.
Le reste de la population est tenu en haleine par une autre histoire qui n’a rien de politique : la pénurie de manuels scolaires. Les parents des élèves privés de leurs livres, alors que la rentrée en est dans sa deuxième semaine, vivent en ce moment un véritable cauchemar qui n’a pour thème ni la planche à billets, ni les élections locales, ni le sort politique de l’un ou de l’autre. Dans cette affaire du livre scolaire, comme pour tous les tracas qui harcèlent continuellement les gens, quand la faute vient d’en haut, «personne n’est responsable». Pour peu, à entendre le discours officiel, on croirait qu’il n’y a pas de crise du livre scolaire, comme il n’y a pas de classes surchargées.
La classe politique semble indifférente à tout cela. Les dirigeants des partis de l’Alliance présidentielle ou de l’opposition continuent, de façon obsessionnelle, de fixer l’horizon 2019, qu’ils voient se rapprocher à grands pas. Ils pensent que le temps presse et qu’il faut faire vite pour se préparer à cette échéance, les uns pour conserver le pouvoir, les autres pour le ramasser si, par bonheur, il venait à échapper des mains de ceux qui l’auront tenu depuis quatre mandats.
Les données du champ politique ne montrent aucun signe de bouleversement. Au contraire, c’est l’impression de stabilisation qui domine. L’offensive du pouvoir menée simultanément sur deux axes – politique, centré sur Ouyahia, et «socioéconomique», animé par Sidi Saïd – y est pour beaucoup.
K. M.
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