Un rapport le révèle : les Britanniques vulnérables à la propagande de Daech
De Londres, Boudjemaa Selimia – Le contenu extrémiste de la propagande de Daech génère plus de clics en Grande-Bretagne que dans n’importe quel autre pays d’Europe, conclut un rapport réalisé par un think tank, qui souligne que les grandes compagnies d’Internet ne parviennent toujours pas à enrayer ce phénomène. Le Centre des échanges politiques d’analyses (Policy Exchange Analyses) relève, en substance, que l’organisation terroriste Daech continue à produire et à poster sur la Toile, chaque semaine, environ 100 articles, y compris des vidéos montrant des scènes d’exécutions et des instructions pour la fabrication de bombes.
Le rapport intitulé The New Netwar, évoque, dans la foulée, l’enracinement tentaculaire de l’écosystème djihadiste en ligne dans des centaines de domaines différents, à travers l’usage de l’application Télégramme, ce qui lui permet d’atteindre un très large spectre d’internautes, qui se chiffrent en plusieurs dizaines de milliers, dont un grand nombre d’utilisateurs au Royaume-Uni.
Le rapport a été rédigé en prélude à une réunion, cette semaine, entre la Première ministre britannique, Theresa May, et le président Français, Emmanuel Macron, consacrée à l’examen d’une nouvelle stratégie pour lutter contre l’extrémisme en ligne, à travers notamment la mise en place de mesures coercitives en forme de sanctions financières contre les compagnies d’Internet qui ne parviennent pas à bloquer les publications postées par les réseaux extrémistes.
Cette rencontre a été programmée au moment de l’apparition d’une préface rédigée par le général David Petraeus, ancien commandant américain en Irak et ex-patron de la CIA, dans laquelle il explique que l’engin explosif placé dans une rame du métro londonien, à la station Parsons Green, vendredi dernier, a été fabriqué à l’aide d’un manuel disponible sur des sites djihadistes. Petraeus a, par ailleurs, tenu à souligner que la menace terroriste constituait désormais le plus grand défi sécuritaire dans le monde d’aujourd’hui.
Le nouveau rapport publié par le Centre de réflexion, d’échange et d’analyse politique montre clairement que les réseaux djihadistes exploitent les espaces non contrôlés du cyberespace, avec une grande maîtrise en termes d’expertise technique, doublée d’une grande performance dans la production de matière liée à la propagande djihadiste et une grande agilité face aux diverses tentatives visant à limiter leur accès à cet outil.
«Il est certain, conclut le rapport, que les efforts de lutte contre l’extrémisme et tout autre initiative visant à réduire l’activité de ces réseaux en ligne, n’ont, jusqu’ici, pas apporté les résultats escomptés, d’où la nécessité de se pencher sur la question d’une manière urgente, car le statu quo sur ce grave problème n’est plus acceptable».
B. S.
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