Les services marocains créent un nouveau groupe terroriste appelé EIGS
Par Sadek Sahraoui – Le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe terroriste créé de toutes pièces par les services spéciaux marocains pour sécuriser les routes de la drogue au Sahel et exercer un chantage par la déstabilisation sur les pays de la Cédéao, s’est récemment fait rebaptiser Etat islamique pour le Grand Sahara (EIGS). L’EIGS – dont l’ancêtre s’était également spécialisé dans l’attaque de villes du Sud algérien – s’acharne actuellement contre le Niger, dont les autorités mènent une lutte sans pitié contre les trafiquants de drogue et les réseaux de migrants clandestins.
Dans un entretien qu’il vient d’accorder au quotidien français Le Monde, le ministre de l’Intérieur nigérien, Mohamed Bazoum, classe ce groupe terroriste «made in Morocco» comme l’ennemi public numéro un de son pays, et cela au même titre sans doute que Boko Haram. Mohamed Bazoun révèle que l’EIGS, qui est actuellement dirigé par Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, a embrigadé des centaines de jeunes Nigériens dans la perspective de plonger davantage la région dans la terreur.
Adnane Abou Walid Al-Sahraoui a, rappelle-t-on, fait officiellement allégeance à Daech en 2016. Une vidéo diffusée à l’époque par Amaq, l’agence de propagande du groupe terroriste, l’avait, d’ailleurs, montré en train de prêter le serment d’allégeance au chef de Daech en Irak et en Syrie, Abou Bakr Al-Baghdadi. C’est en 2013 qu’Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, né en 1979, a fait ses premières armes de terroriste en tant que porte-parole du Mujao, avant de cofonder avec Mokhtar Belmokhtar le groupe Al-Mourabitoune, fusion des ex-Signataires par le sang et du Mujao. Mais le «mariage» entre les deux groupes terroristes sera de courte durée, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui s’étant vu confier par les services marocains une autre mission dans la région.
S’agissant de la situation sécuritaire dans la région, le ministre nigérien de l’Intérieur ne cache pas que la situation au nord du Tchad, à la frontière libyenne, s’est fortement dégradée. «En Libye, il y a une opposition armée au gouvernement tchadien qui, semble-t-il, a tenté quelque chose. Si le Tchad est déstabilisé, le Niger le sera aussi. Il y a beaucoup de milices armées de toutes les nationalités, du Niger notamment, dans le Sud libyen. Evidemment que nous ne nous sentirons jamais en paix et en sécurité tant qu’une telle situation continuera de prévaloir en Libye», a-t-il déclaré.
S. S.
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