Indépendantisme
Par Kamel Moulfi – Les particularismes locaux que l’on croyait absorbés dans l’«unité nationale» s’avèrent suffisamment forts pour réveiller des sentiments séparatistes qui conduisent à la partition d’un pays aussi stable que l’Espagne. Le monde semble surpris par la Catalogne où 90% de la population ayant pris part, hier, à un référendum – déclaré illégal par les autorités de Madrid – se sont prononcés pour l’indépendance de la région. Au passage, notons que les images de violences diffusées par les chaînes télévisées ont montré une répression policière qui était impensable dans un pays dit démocratique, de surcroît occidental.
Les choses se sont passées avec moins de violence dans le Kurdistan, lundi dernier, pour un référendum ayant le même but. La couverture médiatique de cet événement – certes moins large que pour le référendum en Catalogne – est due principalement aux richesses pétrolières du Kurdistan, positionné dans un Moyen-Orient en situation de guerre. Le Cameroun, pays africain, n’a pas eu autant de faveurs médiatiques, alors qu’il est confronté au même problème créé par un mouvement séparatiste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les partisans de la partition ont déclaré symboliquement l’indépendance. Notons, là aussi, que le président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, veut briguer un nouveau mandat en 2018.
Le phénomène du séparatisme a eu, ces dernières années, des précédents au Soudan pour ce qui est de l’Afrique et, auparavant, en Europe, dans l’ex-Yougoslavie qui a éclaté en plusieurs pays, le dernier étant le Kosovo, ainsi qu’en Tchécoslovaquie, partagé en deux : Tchéquie et Slovaquie. On dit que, bientôt, ce sera l’Ecosse qui pourrait sortir de la Grande-Bretagne par la voie du Brexit. L’idée d’indépendance est en l’air depuis très longtemps au Québec (Canada), en Corse (France) et sans doute ailleurs dans le monde.
Sommes-nous face à un nouveau péril qui s’accélère ? La contagion de l’indépendantisme a l’air de se propager et pourrait n’épargner aucun Etat si ça continue ainsi. On connaît les menaces qui pèsent sur la Libye, l’Irak et la Syrie, que des déstabilisateurs étrangers promettent au démembrement et à l’émiettement, vainement jusqu’à aujourd’hui. K. M.
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