Noureddine Boukrouh lance un deuxième appel à l’Armée
Par R. Mahmoudi – Dans un nouveau texte publié jeudi, l’ex-ministre et fondateur du PRA, Noureddine Boukrouh, s’adresse à l’institution militaire et aux services de sécurité qu’il qualifie d’entrée de «colonne vertébrale de la nation algérienne». «L’Armée nationale populaire, écrit-il, est l’armée de la nation et est constituée des enfants du peuple algérien. Elle est l’héritière de l’Armée de libération nationale formée par des patriotes pour libérer l’Algérie du colonialisme. Elle est aux ordres de l’Etat en tant qu’émanation de la nation et représentant incontesté de la volonté populaire.»
Selon Boukrouh, «ces qualités et cette vocation lui interdisent, ainsi qu’aux services de sécurité, d’utiliser leurs effectifs et leur armement contre le peuple s’il devait s’élever contre des politiques desservant l’intérêt national à l’instigation d’un pouvoir soupçonné de ne plus représenter l’intérêt de l’Etat et l’intérêt général, mais ceux d’une poignée d’individus». Il prévient l’armée de ne pas accepter de se laisser utiliser par le pouvoir politique contre le peuple en cas de troubles sociaux que Boukrouh estime inéluctables «dans un avenir plus ou moins proche».
«L’ANP, explique l’auteur de l’appel, récuse toute implication dans le champ politique et réaffirme régulièrement son attachement à ses missions constitutionnelles au service de la nation, de son unité et de son intégrité territoriale. La nation s’en félicite et attend d’elle et des services de sécurité de s’interdire d’employer la force contre le peuple en cas de survenance d’un autre octobre 88, car les troubles sociaux ne sont jamais que la conséquence de politiques ruineuses. Ce sont les auteurs de ces politiques qui doivent être sanctionnés, non leurs victimes.»
Selon l’analyse de Noureddine Boukrouh, cette perspective se rapproche, car les réserves actuelles ne couvriront pas plus d’une année et demie d’importations, «et c’est alors que les troubles pourraient éclater, obligeant le pouvoir à demander à l’ANP et aux forces de l’ordre de les réprimer».
Dans un premier appel, Noureddine Boukrouh avait exhorté l’institution militaire à intervenir, d’une manière ou d’une autre, pour stopper une dérive politique aggravée, selon lui, par le refus d’une alternance justifiée par l’état de santé du chef de l’Etat.
R. M.
Comment (45)