Qui veut priver le Qatar de la Coupe du monde 2022 ?
Par Sadek Sahraoui – Menace sur la Coupe du monde 2022 au Qatar. Selon un rapport confidentiel d’experts que la BBC a pu se procurer, il existerait un risque croissant que le Qatar ne puisse pas accueillir l’événement sportif. Le cabinet de consultants Cornerstone Global met, en effet, en avant le fait que le Qatar subit actuellement une importante crise économique et politique en raison de la décision de ses quatre voisins arabes (Arabie Saoudite, Egypte, Emirats arabes unis et Bahreïn) de couper tous les ponts diplomatiques avec l’émirat.
Il estime que les risques du projet pharaonique pour lequel a opté l’émirat sont très élevés, notamment en ce qui concerne l’aspect financier. Il met ainsi en garde les entreprises de construction. D’après ces experts, il est donc «très loin d’être certain que Doha soit en mesure d’accueillir la compétition». Le coût de la construction des infrastructures du Mondial est évalué à 170 milliards d’euros. Ce rapport place l’organisation du Mondial comme un « projet à hauts risques».
Le Qatar, par l’intermédiaire du Comité d’organisation de la Coupe du monde 2022, a tenu, de son côté, à rassurer les fans de football en déclarant qu’il n’y avait «absolument aucun risque pour l’avenir de la première Coupe du monde au Moyen-Orient», en maintenant que «le blocus continu et illégal contre le Qatar n’aurait aucun impact sur les préparatifs» du Mondial qatari.
C’est le second rapport qui cible le Qatar en moins de six mois. A la suite de la publication en juin dernier de l’intégralité du rapport Michael Garcia sur l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le comité d’organisation qatari avait aussi réagi avec tranquillité. Dans un communiqué, ce dernier a affirmé que «les conclusions tirées prouvent l’intégrité» de la candidature du pays de l’émir Al-Thani.
Malgré les déclarations du comité, les documents du rapport mettent en lumière une série de transactions financières suspectes. Parmi les personnes mises en cause dans ce rapport, on retrouve Sandro Rosell et Ricardo Teixeira, anciens présidents respectifs du Barça et de la fédération brésilienne. Malgré ces doutes, le porte-parole de la Fifa avait souligné que le rapport «ne remettait pas en question l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022».
Après la question de la protection des travailleurs immigrés et de l’intégrité de la candidature de Doha, c’est donc un nouveau problème qui vient se poser au Qatar dans l’organisation de sa première Coupe du monde. Il faut admettre que certains pays occidentaux n’ont pas pardonné au Qatar de leur avoir «chipé» la Coupe du monde. Il y a donc lieu de s’attendre à ce que Doha fasse l’objet de nouvelles attaques.
S. S.
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