Omar El-Béchir de nouveau fréquentable pour Washington
Les Etats-Unis ont décidé ce vendredi de renoncer formellement à un embargo économique vieux de 20 ans contre le Soudan, déjà levé de manière temporaire par l’ancien président Barack Obama avant de quitter la Maison-Blanche. «Les actions du gouvernement du Soudan au cours des neuf derniers mois montrent qu’il prend au sérieux la coopération avec les Etats-Unis», s’est félicité la porte-parole du Département d’Etat, Heather Nauert.
En janvier, Barack Obama avait levé une partie des sanctions américaines contre le Soudan pour une période probatoire de six mois. Khartoum s’était engagé en retour sur une feuille de route en «cinq points», parmi lesquels la fin du soutien aux groupes rebelles au Soudan du Sud, la fin des hostilités dans les provinces du Darfour, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud, et une coopération avec le renseignement américain contre le terrorisme. Khartoum aurait également fourni des garanties sur son respect des sanctions internationales contre la Corée du Nord.
A la fin de cette période probatoire, en juillet, le président Donald Trump s’était donné trois mois supplémentaires pour décider de lever ou non de manière permanente cet embargo. Le Soudan demeure, toutefois, sur la liste américaine des «sponsors du terrorisme». Les pays figurant sur cette liste sont soumis à un embargo sur les armes et à des restrictions de l’aide américaine.
Cette décision marque, néanmoins, un tournant pour le gouvernement du président Omar El-Béchir, qui est toujours recherché par la CPI pour son implication présumée dans l’organisation du génocide au Darfour.
Les Etats-Unis ont imposé des sanctions au Soudan en 1997 pour son soutien présumé à des groupes islamistes. Le fondateur d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, a vécu à Khartoum entre 1992 et 1996. Au fil des ans, les Administrations américaines successives ont renforcé ces restrictions, accusant Khartoum de violations des droits de l’Homme, notamment dans le conflit meurtrier contre des rebelles au Darfour qui a fait 330 000 morts depuis 2003, selon l’ONU.
Sadek S. et agences
Comment (2)