Le Forum des citoyens pour la IIe République appelle Bouteflika à «interroger sa conscience»
Par Ramdane Yacine – Le Forum des citoyens pour la IIe République (FCDR) appelle le président Bouteflika à interroger sa conscience devant la situation dans laquelle se retrouve le pays, devenu la risée du monde en raison de l’acharnement de son entourage à vouloir lui faire briguer un cinquième mandat à tout prix, et ce, en dépit de son absence plus que remarquée à plusieurs niveaux de responsabilité nationale et internationale.
Dans un communiqué rendu public à cet effet, le FCDR, qui trouve qu’il est vain d’appeler à l’application des dispositions constitutionnelles relatives à la vacation de pouvoir, milite pour la refondation de la république. «Le règne de Bouteflika n’en finit plus de faire s’interroger et de susciter étonnement et commisération. Mais il y a unanimité à dire que cette situation est, par son côté inédit, inadmissible sur le fond», écrit le FCDR dans son communiqué.
Le mouvement estime, par ailleurs, qu’il est vain de polémiquer sur la vacance du pouvoir. «Notre propos n’est pas de finasser avec les subtilités constitutionnelles pour mettre un terme à ce spectacle unique au monde, car tout est prévu dans la Loi fondamentale. Mais, qui va oser mettre en application le fonctionnement constitutionnel. L’intrication des différents pouvoirs – connus ou couverts – sont entre les mains du chef de l’Etat», écrit-il encore.
Le FCDR a sérié les images défigurées de l’Algérie d’aujourd’hui. «L’Algérie montre un visage défiguré. Quel que soit le degré de légitimité du président de la République, l’effectivité de l’Etat est incarnée par Abdelaziz Bouteflika, et, à ce titre, il est la face de l’Algérie devant la communauté mondiale. Et ce visage n’est, malheureusement, pas ce qu’exige la dignité de la charge. C’est hélas un constat sans équivoque que partagent sans doute toutes les chancelleries, à partir de quelques constats aussi explicites que grotesques», relève le mouvement.
Après avoir réduit en miettes les «quelques thuriféraires» qui «appellent déjà à un cinquième mandat» et qui «menacent toute voix qui ne participe pas au concert tintammaresque de l’instant présent», le FCDR assène : «Ainsi va l’Etat algérien, squatté par un régime qui le mène tout droit à la faillite» et estime que «c’est la plus dangereuse des aventures dans laquelle le peuple algérien est invité à y assister de façon muette».
Pour finir, le FCDR appelle à «préparer l’avenir à moyen terme pour créer les conditions d’une alternative au pouvoir, en dehors des jeux malsains et impuissants». Pour ce faire, le mouvement souligne «l’urgence de refonder le message démocratique et de le porter par des forces nouvelles».
Après la sortie médiatique des trois ténors de l’opposition, Ahmed Taleb Ibrahimi, le général à la retraite Rachid Benyelles et l’avocat Ali-Yahia Abdenour, appelant le président Bouteflika à partir, le FCDR s’invite au débat relatif au devenir de l’Algérie sous le règne du président Bouteflika.
R. Y.
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