Messahel : «Les faux comptes rendus à l’ONU sont un précédent grave»
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a qualifié, dimanche à Alger, la publication par le service presse de l’ONU de comptes rendus erronés sur le Sahara Occidental de «précédent très grave».
S’exprimant en marge de la célébration de la Journée de la diplomatie algérienne qui a été organisée aux Centre international des conférences (CIC, Club des Pins), Messahel a affirmé que la manipulation qui a eu lieu au service presse de l’ONU est «un précédent très grave», qui entache «la crédibilité des Nations unies», a-t-il dit, en soulignant que le fait d’«attribuer des propos à un intervenant qui n’a pas encore pris sa parole est un fait ahurissant». Le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que le secrétariat de l’Organisation onusienne «a présenté ses excuses et ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’affaire dont nous attendons l’issue».
A noter que le secrétariat de l’ONU a présenté vendredi ses excuses après la publication, par son service de presse, de comptes rendus erronées sur le Sahara Occidental, attribués aux pétitionnaires, en promettant d’examiner la question de près.
Invité par la quatrième Commission de la décolonisation à publier une note sur des propos dénaturés, attribués aux pétitionnaires sur le Sahara Occidental, la représentante du secrétariat, en réponse aux préoccupations soulevées par l’Algérie concernant cet impair commis par le service presse de l’ONU, a tenu à présenter ses excuses à l’Algérie, en indiquant que les communiqués de presse en question ont été effectivement corrigés.
La représentante a également assuré que le secrétariat étudiait, en outre, la question de savoir ce qui s’est passé, l’ambassadeur-adjoint de l’Algérie auprès de l’ONU, Mohammed Bessedik, a répliqué en précisant qu’il ne s’agit pas de présenter des excuses à l’Algérie mais à l’ensemble de la quatrième Commission «car cela nous nuit», a-t-il dit.
Le service presse de l’ONU se trouve au cœur d’une «grave affaire de manipulation» après avoir dénaturé des propos d’intervenants venus témoigner leur soutien à la cause sahraouie, allant jusqu’à à attribuer des propos pro-marocains à des pétitionnaires qui n’ont pas encore pris la parole. L’Algérie a exigé, vendredi, des précisions à propos de cette question, en demandant qu’une mise au point soit publiée sur le site Web de l’ONU.
Vendredi, le représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, a déclaré à l’APS qu’il «allait demander une enquête sur ce grave dérapage», ajoutant que «c’est un dérapage planifié par ce service de l’ONU, envahi d’agents marocains qui sont allés à l’extrême falsification en m’attribuant des propos pro-marocains alors que je n’ai pas encore pris la parole».
Le premier rapport de l’ONU attribué à Boukhari contenait de graves accusations sur le Front Polisario et sur le processus de paix au Sahara Occidental.
R. N.
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