Le roi du Maroc nargue l’Algérie et profère des menaces à peine voilées
Par R. Mahmoudi – Dans son discours à la nation, à l’occasion du 42e anniversaire de la «marche verte», le roi du Maroc n’a pas manqué de décocher des flèches en direction de l’Algérie, en lançant, d’entrée, que la «marocanité du Sahara» était déjà scellée «bien avant que la question du Sahara ne soit consignée aux Nations unies en 1963» et «mieux encore, bien avant que l’Algérie ne devienne indépendante» (sic).
Pour Mohammed VI, «nul ne peut remettre en cause» le bien-fondé de l’occupation du Sahara Occidental par son pays. «Plus qu’un engagement, entonne-t-il, elle est l’expression d’une alliance pérenne entre le trône et le peuple.» Il se dit déterminé à «libérer [leurs] fils retenus dans les camps et à arrimer ces zones à la mère-patrie, de manière pleine et entière».
Dans le même sillage, le souverain alaouite proclame, en s’adressant au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, mais aussi indirectement à l’Algérie, qu’«aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’initiative d’autonomie dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité» (sic).
Parlant d’un conflit régional «artificiel», Mohammed VI dit refuser catégoriquement «tout dépassement, toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, et toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l’insertion abusive d’autres sujets», allusion au référendum d’autodétermination qu’il n’ose pas citer nommément.
Dans ce discours, le roi du Maroc ne s’est pas directement fait écho, comme attendu, à la dernière escalade médiatique montée contre l’Algérie, suite à une déclaration du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, dans laquelle il a révélé les dessous du déploiement marocain dans le continent africain, en disant notamment que les banques marocaines faisaient dans le blanchiment de l’argent du haschisch et que les avions de Royal Air Maroc «ne transportaient pas que des passagers».
R. M.
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