Khelil à El-Mouradia ?
Par R. Mahmoudi – Si les nouvelles rumeurs qui circulent ces jours-ci sur une «très probable» et «imminente» nomination de Chakib Khelil au poste de directeur de cabinet de la présidence de la République s’avéraient fondées, l’Algérie ne manquerait pas d’être désignée par les observateurs internationaux comme le contre-exemple de ce qui se fait en ce moment en Arabie Saoudite, où des dizaines de princes et de nababs, qui étaient toute leur vie des intouchables, ont été arrêtés, et ceux qui ont essayé de fuir ont été froidement abattus.
Il est vrai que l’Arabie Saoudite fait tout dans la dictature et la barbarie, y compris donc cette opération «mains propres», dictée, comme il est facile de le deviner, par des facteurs qui n’ont rien à voir avec une volonté réelle de lutter contre la corruption ou d’aller résolument vers la modernité ou la démocratie, comme on l’entend par-ci, par-là. C’est pourquoi la monarchie wahhabite ne peut être, en aucune façon, un exemple pour nous en quoi que ce soit.
Seulement, la réapparition chez nous, en pleine période électorale, du nom de celui qui résume à lui seul, dans l’imaginaire des Algériens, la corruption et la gabegie nationales n’est pas du tout faite pour relever le moral des citoyens qui ne cesse de s’effilocher. C’est d’ailleurs à se demander si ce n’est pas l’objectif recherché par les propagateurs de ces informations, qui sont relayées même par certains titres de la presse panarabe qui n’ont pas l’habitude d’être tendres avec l’Algérie. Pourtant, les Algériens ne demandent plus qu’on juge Chakib Khelil, alors que c’était dans l’air du temps mais, au moins, qu’on ne le leur montre plus.
Sinon à quoi servirait une réhabilitation qui irait à contre-courant de l’histoire ? Créer une nouvelle fois de la diversion comme lors de cette fameuse tournée des zaouïas pour replonger ensuite dans les mêmes péchés ?
R. M.
Comment (38)