Maroc : deux militants condamnés à 20 ans de prison ferme
La justice marocaine a condamné deux militants du mouvement de contestation dans la région du Rif (nord) à 20 ans de prison ferme, alors que plusieurs militants des droits de l’Hommes et des ONG ont appelé les autorités marocaines à libérer toutes les personnes «arbitrairement détenues» et «abandonner» les charges retenues contre les contestataires.
Le tribunal de première instance d’Al-Hoceïma a condamné mardi deux militants à vingt ans d’emprisonnement chacun, tandis que 4 autres ont écopé de peines allant de 1 à 5 ans de prison ferme, a indiqué, jeudi, Rachid Benali, l’un des avocats de la défense, cité par l’AFP. Il s’agit des peines les plus lourdes prononcées à l’encontre de militants et sympathisants du Hirak depuis la condamnation en août d’un jeune militant à 20 ans de prison ferme.
Mardi, le leader de la contestation Nasser Zefzafi et 53 coaccusés ont comparu devant la cour d’appel de Casablanca, qui a, une nouvelle fois, ajourné le procès. Les prévenus sont poursuivis pour différents motifs, le plus grave étant «l’atteinte à la sécurité de l’Etat». Les présumés responsables sont passibles de la peine de mort.
Dans ce contexte, plusieurs militants des droits de l’Homme ont lancé un appel réclamant la libération des détenus de ce mouvement de contestation Hirak, né à Al-Hoceïma (nord) après la mort tragique de Mouhcine Fikri. Ce vendeur de poissons a été broyé par une benne à ordures alors qu’il cherchait à récupérer sa marchandise confisquée par la police fin octobre 2016.
Ces défenseurs des droits de l’Homme somment les autorités judiciaires marocaines à «abandonner» les charges retenues contre les contestataires, dénonçant par la même occasion «la réaction sécuritaire des autorités qui se sont engagées sur la voie de la répression».
R. I.
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