L’écueil marocain
Par Sadek Sahraoui – Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est arrivé ce dimanche à Alger, dans le cadre de la 4e session du Comité économique mixte algéro-français (Comefa) et la 4e session du Dialogue stratégique algéro-français. Les observateurs des deux rives de la Méditerranée attendent beaucoup de cette visite, surtout que le nouveau président français, Emmanuel Macron, a souvent mis en évidence son souhait d’imprimer une dynamique forte aux relations algéro-françaises.
Sa visite à Alger à la veille de son élection à l’Elysée avait d’ailleurs donné un aperçu clair sur la nature des projets qu’il aspire réaliser avec l’Algérie. Même s’il ne sera pas là physiquement à Alger, la 4e session du Comité économique mixte algéro-français offre tout de même une opportunité en or au nouveau responsable français de transformer l’essai. Ou du moins de commencer à mettre en pratique certaines de ses idées. Il y va, après tout, de sa crédibilité et de la bonne santé des relations algéro-françaises. Tout le monde le sait et le dit, les deux pays ont tous les deux beaucoup à gagner à travailler davantage ensemble et à se lancer dans un vrai partenariat gagnant-gagnant.
C’est souhaité et surtout très faisable, à condition bien entendu que Paris cesse de voir l’Algérie comme elle à l’habitude de regarder le Maroc. Et à propos justement du Maroc, il faut se rendre à l’évidence que quel que soit le niveau auquel seront rehaussées les relations algéro-françaises, la confiance entre les deux pays ne sera jamais totale. Du moins pas tant que le conflit du Sahara Occidental n’aura pas connu son épilogue. Et un épilogue conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.
En soutenant clairement le Maroc dans son entreprise de colonisation du Sahara Occidental, la France mène indirectement la guerre aux Sahraouis et ainsi qu’à tous ceux qui soutiennent leur aspiration à la liberté. M. Macron doit comprendre qu’il s’agit là d’un élément qui pèse lourd dans la balance et qui ne passe nullement inaperçu ni en Algérie ni à travers le reste du continent.
S. S.
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