Au service d’Israël
Par Kamel Moulfi – Après son implication en Syrie par le biais de groupes terroristes pour déstabiliser ce pays, puis son intervention militaire directe au Yémen dans une agression caractérisée à la tête d’une coalition formée de quelques pays arabes et musulmans redevables financièrement ou sur la base d’une solidarité monarchiste, l’Arabie Saoudite, toujours obsédée par l’ennemi iranien mais en même temps cherchant à servir ses maîtres américains, s’attaque maintenant au Liban. Au plan interne, le nouvel homme fort du royaume, le prince héritier Mohamed Ben Salmane, s’est engagé avec une précipitation douteuse dans une opération de prétendue moralisation-modernisation qui a mis le pays sens dessus dessous.
Les observateurs qui tentent d’expliquer cette fuite en avant du régime saoudien fondent leurs analyses sur le rôle de vassal des Etats-Unis que joue l’Arabie Saoudite dans la région, en alliance honteuse avec Israël. Le fait nouveau est que l’axe Al-Saoud-Israël s’affiche désormais sans vergogne très mal dissimulée derrière une couverture religieuse constituée par le supposé, et exagérément exacerbé, risque chiite dans les pays sunnites, en fait le danger que représenterait l’Iran pour l’Arabie Saoudite et, donc, plus précisément pour les intérêts américains et israéliens dans la région.
Le wahhabisme qui sert de véhicule idéologique à l’expansionnisme saoudien est devenu indésirable à cause de ses liens avec le terrorisme islamiste dévastateur et particulièrement meurtrier qui a frappé les pays occidentaux, comme les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, principaux alliés de l’Arabie Saoudite. Ces pays ne veulent plus de l’arme du wahhabisme qui s’est avérée à double tranchant. D’où l’offensive menée par Mohamed Ben Salmane pour se débarrasser de cette tare, tout en éjectant ses adversaires et solidement asseoir le trône dont il héritera prochainement.
L’alliance ouverte avec Israël suppose une Arabie Saoudite «libérée» des liens de solidarité arabo-islamique avec la Palestine et la création de liens nouveaux bâtis sur le danger d’encerclement chiite qui proviendrait d’Iran. C’est ce prétexte d’«ennemis à la solde de l’Iran», dont celui constitué par le pauvre Yémen, qui est brandi par les Al-Saoud pour «fabriquer» les crises et entretenir artificiellement des conflits, aux conséquences humaines dramatiques et aux graves bouleversements géopolitiques dans le monde arabe, au seul bénéfice d’Israël qui, en parallèle, et au mépris du droit international, bombarde à tout va la Syrie et continue de spolier et créer des colonies en terre palestinienne occupée.
La partie jouée par l’Arabie Saoudite n’est pas facile, ni gagnée d’avance.
K. M.
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