Analyste militaire tchèque Martin Koller : «Le concept d’armée européenne n’a pas d’avenir»
Vingt-trois Etats membres de l’Union européenne ont signé lundi un document qui jette les bases de leur Coopération structurée permanente (PeSCo). S’agit-il d’une réelle avancée en termes de défense commune ? Martin Koller, lieutenant-colonel tchèque à la retraite, a commenté pour Sputnik le concept très controversé d’armée européenne.
«L’Union européenne ne peut avoir d’armée opérationnelle, la plupart des forces armées des pays de l’UE ayant été transformées en armées professionnelles, alors que le patriotisme en tant que tel est inexistant en Europe», a déclaré à Sputnik l’analyste militaire tchèque Martin Koller.
«Il s’agirait en fait de simples mercenaires qui ne combattront que pour l’argent. […] Si on revient à l’idée d’un “Schengen militaire”, on se souviendra de différents convois faisant la navette d’un pays à l’autre depuis vingt ans, une sorte de cirque en réalité. Voilà ce qui est notre intégration en armée européenne», a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que l’Otan ne cachait pas que le Schengen militaire lui était nécessaire pour contrer la Russie. «A 70%, l’Otan agit dans l’intérêt des Etats-Unis et ne remplit plus depuis longtemps sa mission de protection de l’Europe. En effet, la principale tâche de l’Alliance avait été de défendre l’Europe contre le pacte de Varsovie qui n’existe plus depuis longtemps», a rappelé Koller.
Commentant le document intitulé Coopération structurée permanente, des observateurs se demandent s’il s’agit d’une véritable alliance militaire qui mènerait un jour à la création d’une armée européenne. «Du point de vue militaro-stratégique, le concept d’armée européenne n’a pas d’avenir», a conclu l’interlocuteur de Sputnik.
R. I.
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