Quand Maghreb Intelligence s’intéresse aux réserves d’or de l’Algérie
Par Houari Achouri – La bonne place occupée par l’Algérie dans le classement établi par le Conseil mondial de l’or (CMO) – troisième place du monde arabe avec des réserves qui montent à 173,6 tonnes dont la valeur est estimée à 7,62 milliards de dollars – est connue depuis au moins deux mois, c’est-à-dire à la publication par cette institution de son rapport pour 2016.
L’intérêt actuel pour cette information est lié au fait qu’elle a été «réchauffée» par Maghreb Intelligence.com qui se présente comme «une revue en ligne d’informations spécialisées dans la sécurité, la diplomatie, la géopolitique et l’intelligence économique des pays du Maghreb».
Sous un titre accrocheur et plutôt trompeur – «Les Algériens roulent “littéralement” sur l’or» –, la revue signale que «si depuis une année les voyants de l’économie algérienne ont du mal à quitter la zone rouge, ce n’est pas le cas des réserves en or du pays qui se maintiennent à un niveau appréciable». Elle présente l’Algérie comme le pays le plus riche, «loin devant la Libye qui dispose de réserves d’or dépassant les 116 tonnes», alors que «le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie dont les réserves détenues sont insignifiantes figurent dans le bas de ce classement».
La détention de stocks d’or par un Etat est interprétée comme un atout décisif face aux risques de fluctuations et de spéculations sur les devises sur le marché international. En effet, les experts expliquent que «les pays accumulent de l’or pour des raisons stratégiques et défensives, pour le cas où une situation absolument destructrice se produirait entre les Etats et entraînerait une dévaluation des devises».
La ruée vers l’or concerne de nombreuses banques centrales dans le monde. Après les sanctions anti-russes introduites par l’Union européenne et les Etats-Unis, la Banque centrale russe a acheté chaque année 100 tonnes d’or. Des experts pensent que la Russie comme d’autres pays croient qu’il vaut mieux avoir de l’or que des dollars.
Dernièrement, le Conseil mondial de l’or (CMO) a signalé que les importations turques d’or ont considérablement augmenté depuis le début de l’année, passant de 14,8 tonnes pour la même période de 2016, à 47 tonnes. Pour les experts, «cette évolution traduit «la volonté de prévenir la volatilité du dollar américain en Turquie depuis deux ans, comme de la devise nationale».
Concernant l’Algérie, si sa position dans le classement du CMO semble en contraste avec une situation nationale économique et financière en crise, il s’agit, faut-il le souligner, d’une «richesse» toute relative si on la compare avec le premier arabe dans ce domaine, l’Arabie Saoudite avec 332,9 tonnes d’une valeur d’environ 14 milliards de dollars. D’autre part, certains experts donnent des indications qui montrent que le stock d’or de l’Algérie n’a pas connu d’augmentation depuis quelques années. Peu, voire pas du tout, d’informations sont publiées sur la production du gisement d’or d’Amessmessa, situé à 460 km à l’ouest de Tamanrasset, dans le sud du pays.
H. A.
Comment (17)