Moscou envoie une note à Paris suite à l’interpellation du sénateur russe Kerimov
Le ministère russe des Affaires étrangères a adressé une note officielle aux autorités françaises suite à l’interpellation, à Nice, du sénateur russe Souleiman Kerimov, a fait savoir Konstantin Kossatchev, président de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), cité par le site Sputnik France.
«Une note officielle, précisant que Kerimov est un fonctionnaire russe et qu’il bénéficie d’une immunité contre les mesures exécutoires sur le sol d’autres Etats, est actuellement adressée aux autorités françaises», a-t-il souligné.
Et d’ajouter que le chargé d’affaires de France avait été convoqué mardi au ministère russe des Affaires étrangères en vue de livrer des explications au sujet de l’interpellation de M. Kerimov.
Le Conseil de la Fédération déploiera tous ses efforts afin d’obtenir la libération du sénateur Kerimov, a déclaré la présidente du Sénat russe, Valentina Matvienko.
«Dans cette situation, nous devons faire tout notre possible, et même impossible, en vue d’une prompte libération du sénateur Kerimov, c’est ainsi que nous agirons, je vous l’assure», a-t-elle affirmé.
Mme Matvienko a, en outre, qualifié d’inadmissible le fait qu’aucune accusation n’ait été formulée à l’issue des 24 heures de détention. Selon elle, au lieu de l’interpeller, les forces de l’ordre françaises auraient pu lui demander de livrer toutes les informations nécessaires.
«C’est un homme d’affaires connu. S’il y a des exigences, pourquoi elles n’avaient pas été formulées auparavant ? Il n’est pas l’objet de recherche d’Interpol, (…) pourquoi une interpellation de la sorte à l’aéroport ?», a-t-elle souligné.
Selon elle, toute cette situation pousse à s’interroger s’il ne s’agit pas du début «d’une chasse aux sorcières, d’une chasse aux représentants du grand business russe, même aux personnalités politiques et fonctionnaires d’Etat».
Le sénateur et homme d’affaires Souleiman Kerimov a été interpellé par la police française lundi soir à l’aéroport de Nice. Selon les médias, il est soupçonné en France de blanchiment de fraude fiscale. Le Quai d’Orsay a déclaré que la question du cadre d’immunité diplomatique serait décidée par la justice française.
R. I.