Les parlementaires du PT : «Le PLF 2018 impose une politique d’austérité d’une violence inouïe»
Par Hani Abdi – Les onze députés du Parti des travailleurs (PT) ont voté contre le projet de loi de finances pour 2018. Le groupe parlementaire de cette formation politique, qui a vivement critiqué le texte de loi lors des débats, a donc acté son opposition à un projet qualifié destructeur des foyers algériens. «L’APN a adopté aujourd’hui 26 novembre 2017, en session plénière, le projet de loi de finances 2018 dans un moment politique des plus incertains où toutes sortes de menaces guettent le pays. Pour la troisième année consécutive, les autorités, s’appuyant sur une majorité de députés PFLN/RND et autres partis de l’allégeance, imposent une politique d’austérité d’une violence inouïe, laminant le pouvoir d’achat de l’immense majorité du peuple et plongeant quasiment tous les secteurs dans un marasme total suite aux coupes drastiques opérées dans les différents secteurs», a dénoncé le groupe parlementaire du parti de Louisa Hanoune.
Pour les députés PT, il est clair que le PLF 2018 fait partie de ces lois qui ouvrent la voie à la prédation. Ces députés disent «avoir constaté avec consternation l’absence de prise de conscience des pouvoirs publics et de la majorité parlementaire devant l’étendue des malheurs que cause l’orientation politique imprégnée par le gouvernement depuis près de quatre ans». Les parlementaires du PT considèrent que l’augmentation du prix du carburant dans un pays qui produit plus d’un million de barils de pétrole par jour a produit une augmentation en cascade des tarifs de transports en commun et des marchandises.
Aussi ces parlementaires de cette formation estiment-ils que le financement non conventionnel, l’absence de contrôle sur les prix, le diktat des lobbies ont plongé les citoyens dans un insupportable désarroi où les travailleurs, les retraités, les paysans pauvres et même la classe moyenne n’arrivent plus à subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles. A cela s’ajoutent le gel des salaires des fonctionnaires, le gel de recrutement dans la Fonction publique et de milliers de projets qui ont plongé l’économie nationale dans une grave récession, provoquant une dangereuse ascension du taux de chômage qui atteint les 40% chez les jeunes. Ils évoquent également les tentatives d’immigration illégale des jeunes à la recherche de cieux plus cléments.
Le groupe parlementaire du PT dit avoir tenté d’attirer l’attention du gouvernement et de ses partis politiques présents à l’APN sur les risques qui pèsent sur le pays avec une telle politique dévastatrice. Les députés de cette formation regrettent ainsi qu’ils soient confrontés à un mutisme glacial. «Tout est fait comme s’il s’agissait plus d’une ordonnance que d’un projet de loi susceptible d’être modifié. Pis encore, le bureau de l’APN s’est comporté en commission de censure interdisant aux députés de présenter des amendements parfaitement conformes à la Constitution et au règlement intérieur de l’APN», a dénoncé le groupe parlementaire du PT qui accable les députés de la majorité présidentielle qui «ont osé, toute honte bue, supprimer l’impôt sur la fortune pourtant d’une banalité incroyable».
Le groupe parlementaire du PT refuse l’alibi de «crise financière» qui serait due à la chute du prix du pétrole pour écorcher vifs les citoyens. Il estime que d’autres solutions existent et que l’argent nécessaire pour sauver le pays est disponible. Les députés du PT estime qu’«il suffit de volonté et courage politiques pour aller le chercher chez les nantis en recouvrant les impôts, en arrêtant la saignée des devises dans le commerce extérieur, en combattant résolument la corruption et la prédation». Il met en garde contre la remise en cause brutale du caractère social de l’Etat, issu de la Révolution algérienne, par cette loi de finances 2018. Les parlementaires du PT expriment ainsi leur refus que le peuple «paie pour une “crise” dont il n’est pas responsable».
H. A.
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