Bilan de la révolution du Jasmin : la situation est pire qu’en 2011 pour 80% des Tunisiens
Par Sadek Sahraoui – Le cabinet Sigma Conseil vient de présenter un bilan de «la révolution tunisienne». Le moins que l’on puisse dire est que ce bilan n’est pas du tout reluisant. Présenté par son patron, Hassen Zargouni, un sondage exclusif Sigma/KAS (Konrad-Adenauer-Stiftung) passe en revue la perception des Tunisiens du bilan qu’ils retiendraient des 7 années ainsi que leurs attentes à moyen terme du processus politique et économique que connaît leur pays.
Après avoir énuméré les principales dates-clés depuis la révolution, M. Zargouni a indiqué que «les événements ayant marqué l’esprit des Tunisiens demeurent l’assassinat de Chokri Belaid, l’obtention du prix Nobel par le quartette, ainsi que la qualification de la Tunisie pour la Coupe du monde Russie 2018». Par ailleurs, «seuls 8% des interviewés considèrent que la révolution a réussi tandis que 51% estiment qu’elle n’a pas réussi». Dans le même contexte, a-t-il ajouté, «56% des interrogés indiquent qu’aucun objectif de la révolution n’a été atteint». Pour 69% d’entre eux, la liberté d’expression constitue néanmoins un acquis.
La perception de l’avenir par les Tunisiens n’est pas des plus optimistes puisque 80% considèrent que la situation est pire que ce qu’elle était en 2011. Ils estiment que les principaux gains sont la liberté d’expression et la démocratie. Par contre, ils ont enregistré des pertes au niveau de la lutte contre le chômage et l’amélioration du niveau de vie.
A noter également qu’un tiers des sondés a pensé à quitter la Tunisie, principalement parmi les jeunes de 18 à 25 ans. Cela est dû, notamment, au chômage, à la pauvreté, à la cherté de la vie et à la situation sécuritaire.
S. S.
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