Quand des médias algériens relaient une campagne insidieuse contre l’ANP
Par R. Mahmoudi – Une vidéo qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, et reprise par certains médias nationaux, montre des enfants subsahariens maltraités par des soldats prétendument de l’ANP. On entend des voix off avec un accent algérien et une partie de tenue militaire d’un soldat qui tourne autour de ces enfants et à qui il ordonne de se gifler les uns les autres à tour de rôle. Cette vidéo est présentée comme étant tournée en Algérie, mais rien ne le prouve. On peut facilement croire à un montage son sur des images prises dans n’importe quel pays où ce genre de pratiques existe. La preuve est que le visage de la personne en uniforme, attribuée à l’ANP, est soigneusement caché par les promoteurs de cette vidéo, empêchant ainsi de voir le mouvement des lèvres qui suit les paroles.
Les auteurs de cette innovation en matière de propagande anti-algérienne ont choisi un moment d’ébullition sociale et politique – contestation en Kabylie, manifestations pour El-Qods, avec toutes leurs retombées – pour tenter de ternir l’image et la réputation de l’Armée nationale populaire, au moment où toute la communauté internationale salue son efficacité et sa grande expérience dans la lutte antiterroriste. Malgré toutes les sollicitations pour intervenir hors de ses frontières pour traquer les groupes armés ou, comme c’est le cas récemment, pour faire partie du G5 Sahel qui regroupe cinq pays de la sous-région, sous la férule de la France, l’armée algérienne est restée inébranlable sur sa position et sa doctrine.
Cette position de principe de l’ANP, réitérée à chaque occasion, doit susciter des frustrations et des rancœurs chez les promoteurs de cette stratégie franco-sahélienne qui n’avance pas ou péniblement.
C’est dans ce contexte géopolitique très délicat que la question des réfugiés subsahariens en Algérie est exploitée pour mettre en relief la «distanciation» de l’Algérie par rapport aux conflits régionaux. Il y a déjà quelques mois, plusieurs ONG internationales des droits de l’Homme, aussitôt relayées par des capitales régionales, comme Niamey siège de l’Africom, ont publié des rapports accablants contre l’Algérie, accusant les autorités algériennes de «maltraiter systématiquement» les migrants subsahariens et de les «abandonner en plein désert». Les services de sécurité algériens chargés de leur rapatriement sont traités, dans ces mêmes rapports, de «brutes» et de «racistes». Ces images viennent en appui à la même campagne d’intoxication.
R. M.
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