Le panier Opep à plus de 64 dollars
Le prix du panier de référence du brut de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est établi vendredi à 64,47 dollars le baril, contre 64,17 dollars la veille, a indiqué mardi l’organisation sur son site web.
Introduit en 2005, le panier de référence de l’Opep comprend 14 types de pétrole, dont le Sahara Blend (Algérie), l’Iran Heavy (Iran), Es-Sider (Libye), Basra Light (Irak), Bonny Light (Nigeria), Arab Light (Arabie Saoudite), Girassol (Angola) et le Mery (Venezuela).
Vendredi, les prix du pétrole renouaient avec leurs plus haut niveau depuis mi-2015 en cours d’échanges européens, dopés par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et par une vague de froid qui pourrait faire grimper la consommation. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, valait vendredi en fin de matinée 66,46 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de février prenait 28 cents à 60,12 dollars.
Si le brent restait légèrement en deçà de son plus haut de l’année atteint mardi dernier en raison d’un changement de contrat de référence, le WTI a touché 60,32 dollars, son plus haut niveau depuis juin 2015. Le marché évoluait dans des volumes très modérés à l’approche du Nouvel An. «Nous restons à peu près certains que les récents plus hauts ne tiendront pas sur le moyen terme, et que le prix (du WTI) repassera sous les 60 dollars en janvier, mais pour l’instant, l’entrain festif se maintient», avaient prévenu des analystes.
Pour rappel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a anticipé dans son rapport mensuel, un marché mondial à l’équilibre en 2018, avec un surplus de l’offre au premier semestre qui serait effacé plus tard dans l’année. L’AIE a également relevé ses prévisions de production pour les pays non Opep pour 2018.
Pour sa part, l’Opep, dans son dernier rapport, a indiqué qu’en 2018, la production de brut de l’Opep devrait atteindre 33,2 mb/j, un chiffre supérieur aux niveaux de production de cette année (32,8 mb/j), mais moins qu’anticipé jusqu’alors. En novembre, la production de brut de l’Organisation avait baissé : les quatorze pays du cartel ont pompé 32,45 mbj en novembre, soit 133 000 barils par jour de moins qu’en octobre. Le déclin a surtout été marqué en Angola, en Arabie Saoudite, au Venezuela et aux Emirats arabes unis.
L’Opep et ses partenaires, dont la Russie, ont renouvelé fin novembre, jusqu’à fin 2018, un accord de baisse de la production qui vise à rééquilibrer le marché mondial et à redonner des couleurs aux cours.
La croissance de la demande mondiale de pétrole devrait pour sa part atteindre 1,51 mb/j en 2018 (contre une précédente prévision de 1,26 mb/j), pour atteindre 98,45 mb/j, estime par ailleurs l’Opep selon qui la demande a aussi été plus forte que prévu cette année. Pour les pays non-Opep, l’offre devrait progresser de 0,99 mb/j pour atteindre un total moyen de 58,81 mb/j sur l’année 2018. La croissance devrait encore être forte aux Etats-Unis avec l’essor des pétroles non conventionnels.
L’Opep table toutefois dans l’ensemble sur «une nouvelle réduction des stocks mondiaux excédentaires, conduisant à un marché équilibré d’ici la fin 2018». Le rapport a noté par ailleurs des «indications grandissantes sur le fait que le marché s’achemine tranquillement vers un rééquilibrage» sur fond de stocks en diminution, de demande saine et de tensions géopolitiques. «Le processus de rééquilibrage du marché est en bonne voie, soutenu par des niveaux de conformité historiquement élevés de la part des pays participant» aux accords de limitation de la production, avait aussi estimé le secrétaire de l’Opep, Mohammed Barkindo.
R. E.
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