Le Maroc soutient en douce l’annexion d’El-Qods par Israël
Par Sadek Sahraoui – La tempête provoquée dans le monde musulman par la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître El-Qods comme capitale de l’Etat hébreu, ne paraît pas trop préoccuper Mohammed VI. L’attitude du roi du Maroc est problématique dans la mesure où il préside tout de même le Comité El-Qods dont la vocation est justement de défendre cette ville des visées israéliennes. Le Comité El-Qods ne s’est pas réuni une seule fois pour savoir de quoi il en retourne.
De nombreux observateurs décryptent l’inertie de Mohammed VI comme un soutien tacite à l’annexion par Israël d’El-Qods-Est. Dans le cas contraire, le Maroc aurait au moins tenté de réunir pour la forme ce fameux comité. Or, rien n’a été fait pour montrer que Mohammed VI s’oppose à la décision américaine ou qu’il est prêt à défendre la position palestinienne. L’attitude de Rabat ne surprend pas du tout, dans la mesure où tout le monde sait que Mohammed VI s’emploie activement à normaliser les relations de son pays avec l’Etat hébreu.
Le Comité El-Qods a été fondé suivant les recommandations de la sixième Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), tenue à Djeddah en juin 1975. C’est la 10e conférence islamique des ministres des Affaires étrangères qui s’est tenue à Fez qui avait décidé de placer le Comité d’El-Qods sous la présidence du Maroc.
Le Comité El-Qods a, rappelle-t-on, pour objectif d’étudier l’évolution de la situation à El-Qods, de suivre les résolutions sur Jérusalem adoptées par les différentes instances internationales, prendre contact avec les autres organismes internationaux susceptibles d’aider à la sauvegarde de Jérusalem, de présenter des propositions aux Etats membres et à tous les organismes intéressés, concernant les démarches à entreprendre pour assurer l’exécution de ces résolutions et faire face aux situations nouvelles et de présenter également, à la Conférence des ministres des Affaires étrangères, un rapport annuel. Il est aisé de constater que sous la présidence du Maroc, ce comité a échoué sur toute la ligne.
S. S.
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