Trahisons arabes
Par R. Mahmoudi – Si les fuites diffusées par une chaîne de télévision cairote sur la teneur des injonctions des services de renseignements au sujet du projet de Donald Trump pour El-Qods s’avèrent vraies, cela signifie que ce plan diabolique a été, comme on l’a toujours répété, concocté avec l’aval préalable de l’Egypte et, par ricochet, de l’Arabie Saoudite qui, depuis l’avènement du général Al-Sissi à la tête de l’Etat, décide presque de toute la politique extérieure du Caire. Aussi ces révélations achèvent-elles de dévoiler la démagogie et la duplicité sans pareils de ces régimes qui ont officiellement condamné la décision de Trump, et ont même convoqué, pour l’occasion, une réunion de la Ligue arabe.
On se demande pourquoi, après tant de scandales et de compromissions attestées qui frisent la haute trahison, personne dans les autres pays de la Ligue arabe, en dehors peut-être des médias, n’ose dénoncer publiquement ce fourvoiement suicidaire qui va accentuer les divisions et tuer définitivement cette seule et unique cause qui unit encore les Arabes.
Or, l’histoire de la région nous renseigne que ces sont ces types de trahison commises par des dirigeants obnubilés par leur pouvoir et leurs alliances du moment qui ont alimenté et, souvent, «légitimé» les courants islamistes les plus radicaux. Ces derniers savent toujours se placer, et l’ont prouvé lors des dernières protestations anti-Trump à travers le monde, au-devant des cortèges pour montrer leur zèle qui, jusqu’ici, draine plus que les discours lénifiants et finalement trompeurs de ces pouvoirs en place. Car, en effet, qui d’autres que les Frères musulmans peut bien tirer profit de cette nouvelle naksa (défaite) égyptienne ? A ce rythme, Riyad et ses alliés feront de nouveau le lit d’une nouvelle nakba arabe plus catastrophique.
R. M.
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