L’ambassadeur des Etats-Unis a-t-il essayé de faire pression sur le FLN ?
Par Karim B. – En recevant l’ambassadeur de Palestine à Alger, au lendemain de sa rencontre avec l’ambassadeur des Etats-Unis, le secrétaire général du FLN semble vouloir lever toute équivoque quant à l’audience de la veille. Dans le communiqué du FLN annonçant la rencontre entre Ould-Abbès et le représentant de l’Autorité palestinienne à Alger, il est clairement indiqué que le FLN demeure fidèle à la cause palestinienne et ne compte pas dévier de cette constante. La veille, le FLN soulignait, toujours dans un communiqué, que la position du parti à l’égard du Proche-Orient «est la même que celle de l’Etat algérien».
L’ambassadeur des Etats-Unis a-t-il tenté de faire pression sur le FLN, en tant que parti au pouvoir majoritaire au Parlement, pour infléchir la position irréductible de l’Algérie sur la question d’El-Qods ? Les contacts entrepris par John P. Desrocher à Alger au lendemain de la décision controversée de Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël dénote de la gêne que cette démarche aventureuse du tonitruant successeur d’Obama a suscité, y compris au cœur des institutions officielles américaines.
La démarche du président américain, inspirée par son gendre, proche des milieux sionistes, allait provoquer un séisme au Moyen-Orient et au Maghreb mais la situation difficile dans laquelle se trouve l’ensemble des pays de cette région fragilisée par les soulèvements de 2011 a atténué l’impact de la colère de l’opinion publique soit préoccupée par les difficultés financières, soit laminée par la guerre civile, l’instabilité politique et l’exacerbation de l’extrémisme religieux violent.
En Algérie, la rue avait commencé à bouger pacifiquement mais la réaction timide des Algériens a vite fait d’être étouffée par les tentatives de récupération menées par les islamistes et qui ont fini par faire oublier cette question. Les liens avérés entre les extrémistes islamistes et les officines occidentales étant avérées – l’attribution de la Green Card à d’anciens agents de sécurité à l’ambassade des Etats-Unis à Alger, extrémistes notoires, le prouve –, il n’est pas exclu que le but recherché par les Américains était celui-ci : éteindre le feu de la colère anti-Trump en impliquant les islamistes pour faire craindre une escalade et, ainsi, étouffer la révolte dans l’œuf.
K. B.
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