Ouyahia tombera
Par R. Mahmoudi – Cerné de partout, le gouvernement Ouyahia entame la nouvelle année sous de mauvais auspices. La grogne sociale qui monte dans le pays, et qui n’est qu’à ses débuts, finira par le faire plier ou le faire tomber. Signe des temps : quand un syndicat affilié à l’UGTA comme le SETE rejoint le parti des grévistes, c’est que les choses ont, quelque part, basculé. Il faut reconnaître aussi que la conjoncture socio-économique est plutôt en faveur de ses adversaires qui, depuis l’annonce de ce fameux PPP, n’ont pas arrêté leurs attaques et leurs pressions en tout genre.
Comment donc ce gouvernement va-t-il faire face à ces contestations qui déferlent sur le pays, et qui menacent déjà de paralyser l’activité dans les deux secteurs les plus sensibles, mais aussi les plus malades, à savoir la santé et l’éducation ? Va-t-il recourir, comme le fait si maladroitement Mme Benghabrit, à la manière forte et à la menace ou alors sera-t-il obligé de s’ouvrir au dialogue et apprendre, pour suivre l’exemple du chef de l’Etat sur les événements de Kabylie, à faire des concessions, si douloureuses ou si lourdes soient-elles ?
Devant ce bouillonnement, et les risques de débordement dont il ne faut, au demeurant, jamais sous-estimer les retombées dans le contexte régional actuel tout en flammes, Ahmed Ouyahia et son équipe n’ont, à vrai dire, pas beaucoup de choix. Les solutions de demi-mesures, les promesses démagogiques, la stigmatisation des syndicats et autres acteurs sociaux, enfin toutes les vieilles recettes que l’on ressort pour faire taire les contestations, ne feront qu’envenimer davantage la situation. Car, si la méthode Ouyahia a, à un moment donné, bien marché, aujourd’hui, c’est clair, elle ne fait plus recette.
R. M.
Comment (25)