De hauts cadres algériens cités dans une affaire de corruption en Espagne
Cinq juges espagnols mènent une enquête sur des soupçons de corruption dans un marché obtenu par la société espagnole des fertilisants Fertiberia, du groupe Villar Mir, en 2005 en Algérie. Selon le journal espagnol News Europa, qui cite des sources judiciaires, le président de la commission d’enquête, José de la Mata, s’intéresse de près aux contrats obtenus par cette société pour la construction d’usines d’ammoniacs en Algérie.
Fertiberia, du groupe Villar Mir, un conglomérat espagnol qui affiche un chiffre d’affaires total de 6 milliards d’euros, aurait versé près de 1,9 million de dollars pour l’obtention de ces contrats. Et 1,6 million de dollars auraient été transférés vers des comptes bancaires au nom d’un général algérien et du père d’un colonel qui auraient assuré la médiation pour la conclusion des contrats mis en cause.
Les deux mis en cause auraient reçu les 1,6 million de dollars à travers une société située au Royaume-Uni, appelée Tadfield Limited. Cette enquête, ajoutent les mêmes sources, est une suite de l’affaire «Arístegui y De la Serna», impliquant des responsables espagnols et algériens dans des affaires de «pots-de-vin» pour des marchés en Algérie. L’enquête actuellement en cours a révélé que Fertiberia aurait utilisé les mêmes hauts responsables politiques espagnols pour obtenir des marchés publics en Algérie. Parmi eux, le regretté Christopher Becerra Tomé. Ces dirigeants espagnols auraient en tout soudoyé douze hauts fonctionnaires algériens.
Les juges espagnols avaient affirmé avoir détecté des paiements douteux à une ancienne conseillère du ministre de la Santé (2005), un député RND et à un proche du ministre de l’Industrie et des Mines. D’autres noms qui seraient impliqués dans cette affaire ont été révélés par News Europa. L’enquête se poursuit et risque d’éclabousser d’autres personnalités.
H. A.
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