Etrange silence des autorités algériennes sur les émeutes en Tunisie
Par Karim B. – Peu de déclarations ont été faites du côté algérien sur les événements qui secouent la Tunisie depuis plusieurs jours, menaçant le pays d’une grave crise. Contrairement à 2011, où l’Algérie était directement impactée par le «printemps arabe» qui frappait dangereusement à ses portes, les plus hautes autorités du pays gardent un silence mystérieux sur les émeutes du pain nées de la situation économique intenable que traverse le voisin de l’Est qui peine à remonter la pente après la chute de Benali et le changement de régime.
L’Algérie ne veut-elle pas, ou ne peut-elle plus, venir en aide à la Tunisie ? Malgré les difficultés financières induites et la situation floue qui caractérise son avenir immédiat, l’Algérie ne peut se permettre le «luxe» d’avoir un nouveau foyer de tension à ses frontières. Les extrémistes religieux étant sur le qui-vive, les terroristes seront les premiers à profiter du désordre qui prévaut chez Béji Caïd Essebsi pour tenter de rééditer les attentats des années précédentes qui ont définitivement éloigné les touristes étrangers – hormis les Algériens –, première source de revenus dans ce pays dont le taux de croissance était un des meilleurs dans le Maghreb et le Moyen-Orient sous le règne de Benali.
Il est évident que l’Algérie ne s’accommodera pas d’une situation tumultueuse en Tunisie, dans un contexte marqué par la menace terroriste, aggravée par l’interminable guerre civile en Libye – dont la Tunisie reçoit les effets de plein fouet – et des tentatives de déstabilisation internes et externes qui visent à faire basculer le pays dans une crise durable.
K. B.
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