Catalogne : Puigdemont nargue Madrid depuis Copenhague
Par Sadek S. – L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont a affirmé, ce lundi, à Copenhague qu’un nouveau gouvernement régional serait formé prochainement malgré les «menaces» de Madrid. «Nous n’allons pas capituler face à l’autoritarisme malgré les menaces de Madrid. Bientôt, nous formerons un nouveau gouvernement», a dit Carles Puigdemont dont la candidature à la présidence de la Catalogne est désormais officielle.
Cette candidature a été validée ce lundi par Roger Torrent le chef indépendantiste du Parlement régional malgré de nombreux obstacles juridiques et logistiques, et l’opposition de Madrid. Lors d’une brève allocution, Roger Torrent a estimé qu’elle était «absolument légitime», «en dépit de la situation personnelle et judiciaire de Puigdemont». Carles Puigdemont est installé en Belgique depuis le 30 octobre. S’il rentre en Espagne, il sera immédiatement placé en détention – comme son ancien vice-président – en tant qu’inculpé pour «rébellion» et «sédition».
D’ici à la fin du mois, le Parlement catalan dominé par les indépendantistes tiendra en principe une session d’investiture au cours de laquelle il débattra sur sa candidature à distance. Cette annonce intervient alors que Carles Puigdemont a quitté pour la première fois la Belgique afin de participer à un colloque à Copenhague sur la Catalogne et l’Europe. Le parquet espagnol a immédiatement requis l’activation d’un mandat d’arrêt européen le visant afin de demander son arrestation à l’autorité judiciaire danoise. Mais le juge espagnol en charge de l’enquête sur l’indépendantiste catalan a rejeté cette demande, estimant que ce déplacement cherchait justement «à provoquer cette arrestation à l’étranger», dans le cadre d’une stratégie visant à se doter d’arguments pour être investi en son absence président de la Catalogne.
En Belgique, Puigdemont n’est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d’interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés dont celui controversé de «rébellion».
Réélu député régional le 21 décembre, Puigdemont était le seul candidat à la présidence du gouvernement catalan.
S. S.