La mise au point de Messahel et Bourita qui confirme que la «guerre» persiste
Par Karim B. – En dépit de l’accueil chaleureux réservé au ministre marocain des Affaires étrangères, le nuage qui plane sur les relations algéro-marocaines est loin de s’être dissipé. L’insistance des chefs de la diplomatie des deux pays sur la nature de la visite de Nasser Bourita à Alger est symptomatique de la persistance de la crise entre Alger et Rabat.
Le ministre marocain des Affaires étrangères a tenu à placer sa présence en Algérie dans son contexte, comme pour lever toute équivoque et, surtout, s’épargner les foudres de l’opinion publique de son pays, en affirmant que sa visite s’inscrivait dans un cadre multilatéral. «Oui, la visite du ministre marocain ne s’inscrit pas dans un cadre bilatéral mais multilatéral, dans le cadre du Dialogue 5+5», a confirmé, de son côté, Abdelkader Messahel, appuyant ainsi les propos de son homologue marocain.
Les deux ministres ont donc mis les points sur les «i», effaçant d’un revers de la main les analyses optimistes qui avaient vu dans l’accolade fraternelle entre les deux responsables politiques un réchauffement des relations entre l’Algérie et le Maroc. Or, les déclarations du Premier ministre Ahmed Ouyahia – qui s’exprimait en tant que secrétaire général du RND – et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, sur la narco-guerre déclarée par le régime monarchique de Rabat, loin d’être un lapsus, sont un message clair à l’adresse du voisin de l’Ouest. L’Algérie montre, en effet, son agacement face à l’absence de volonté du Makhzen de faire régner un climat apaisé dans la région, préférant jouer la carte de la déstabilisation pour, croit-il, fragiliser l’Algérie et faire perdre au Front Polisario un soutien de taille dans sa lutte pour son indépendance.
Des manœuvres aussi irraisonnées qu’improductives dont les conséquences négatives impactent le Maroc avant ses voisins.
K. B.
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