La France veut «faire exécuter» ses djihadistes arrêtés en Irak et en Syrie
Par R. Mahmoudi – Le gouvernent français, par la voix de sa ministre des Armées, Florence Parly, vient de signifier clairement qu’il ne voudrait pas juger les djihadistes français, au nombre de quarante, qui ont été arrêtés ces derniers jours en zone irako-syrienne. Alors que la plupart font l’objet de poursuites judiciaires en France, où ils sont visés par des mandats d’arrêt ou de recherche.
Dimanche, Florence Parly a déclaré se refuser à tout «angélisme» vis-à-vis de ces Français partis combattre aux côtés de Daech. «Il ne faut pas être angélique. Ces personnes savaient (…) ce qu’il se passait. Lorsqu’elles tombent entre les mains des autorités locales, elles doivent être, dans la mesure du possible, jugées par ces autorités locales», a-t-elle estimé. La ministre a expliqué que les personnes arrêtées devaient être jugées sur place autant que possible, tout en sachant que, dans l’est de la Syrie, ces personnes relèvent de milices kurdes qui ne disposent d’aucune institution souveraine. C’est bien la preuve que ce gouvernement cherche à s’en débarrasser à tout prix, et surtout à fuir ses responsabilités.
Cette tendance est incarnée par la ministre des Armées qui, dans tous ses discours, prône un esprit «éradicateur» qui trahit une certaine fébrilité dans le traitement de ce dossier, au vu des résultats obtenus par les campagnes dites de «déradicalisation» en France, notamment dans les prisons, où le phénomène de radicalisation, d’après de récents rapports, prend des proportions inédites.
Pour justifier cette attitude, la ministre a réaffirmé, lundi, n’avoir «aucun état d’âme» quant au sort des djihadistes français ayant rejoint le groupe terroriste Daech en Syrie et en Irak, et dont certains souhaitent aujourd’hui rentrer en France. «J’ai eu, dit-elle, des mots pour les djihadistes qui ont fait couler pas mal d’encre, je le redis ici devant vous, je les assume. Car les dihadistes n’ont jamais, eux, d’état d’âme et je ne vois pas pourquoi nous en aurions pour eux.»
En octobre dernier, interrogée à propos du sort des djihadistes étrangers, Mme Parly avait déclaré qu’il fallait «neutraliser un maximum de djihadistes» à Raqqa, bastion syrien de Daech, tombé fin octobre aux mains de la coalition dirigée par les Etats-Unis. «Si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c’est tant mieux», avait-elle clamé.
R. M.
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