Maroc : un nouvel effondrement dans une mine désaffectée fait un blessé
Un nouvel effondrement dans un puits clandestin d’extraction de plomb a fait un blessé près de Jerada, ancienne ville minière du nord-est du Maroc agitée par des manifestations depuis la mort, fin décembre, de deux frères dans un puits désaffecté de charbon.
Un homme de 51 ans a été blessé à «différents degrés» suite à «l’effondrement partiel d’une galerie traditionnelle de plomb dans la commune de Sidi Boubker», ont indiqué les autorités locales citées par l’agence marocaine MAP. Le blessé a pu être dégagé par ses compagnons, avant d’être évacué par les autorités vers un hôpital, selon la même source.
Sidi Boubker, ancien bourg minier situé à quelques encablures de la frontière algérienne, abritait jusque dans les années 1970 une importante mine de plomb, «Zellidja Boubeker». Depuis la fermeture, faute d’autres sources de revenu, des mineurs continuent de s’aventurer dans les puits pour tenter d’y extraire du plomb, sans aucune mesure de sécurité.
Cette commune de 2 000 habitants est située à une trentaine de kilomètres de Jerada, où des puits désaffectés sont également exploités par la population locale. La mort accidentelle de deux frères, piégés dans une galerie, provoque depuis fin décembre des manifestations pacifiques que les autorités n’ont pas réussi à apaiser malgré différentes réunions de négociation.
«Toute la région est touchée par ce problème» d’exploitation clandestine de mines désaffectées, a dit Mohammed Bounif, un représentant local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), joint par téléphone par l’AFP.
Jerada a connu une nouvelle manifestation mercredi, selon des sources concordantes. Les différentes pages Facebook qui répercutent les actions des militants affirment que le mouvement continuera jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites. Les manifestants dénoncent l’«abandon» de cette ville qui s’est paupérisée depuis la fermeture en 1998 d’une grande mine de charbon, sa principale activité.
Deux délégations ministérielles se sont rendues sur place depuis début janvier et un «plan d’urgence» a été présenté par les autorités régionales sans donner satisfaction aux protestataires.
Le Maroc a connu ces derniers mois deux autres mouvements de contestation sociale, dans le Rif (nord) après la mort d’un marchand de poisson en octobre 2016 et dans le sud désertique après des coupures d’eau liées à la surexploitation agricole.
R. I.
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