Lutte contre le terrorisme au Sahel : l’armée italienne indésirable au Niger ?
Par Sadek Sahraoui – A en croire le site Zone militaire Opex360.com, Niamey serait contre la venue de militaires italiens au Niger. Le gouvernement nigérien laisse en tout cas croire qu’il n’a rien demandé à Rome. Mieux, il aurait appris les intentions de Rome par une dépêche de l’AFP. «Nous n’avons pas été consultés ni informés. Nous étions surpris (du projet de l’Italie d’envoyer des militaires au Niger)», a, en effet, confié une source gouvernementale à RFI-Radio, que reprend justement Opex360.com.
Le site Zone militaire Opex 360.com estime, toutefois, curieuse l’attitude du Niger du moment que le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, avait évoqué une éventuelle mission militaire italienne à l’occasion de la réunion du G5 Sahel, organisée à La Celle-Saint-Cloud le 13 décembre dernier. Qui plus est, des contacts ont bien dû avoir lieu, étant donné que le chef de la diplomatie italienne, Giuseppe Alfano, s’est rendu, début janvier, à Niamey pour y inaugurer la première ambassade de son pays au Niger.
«Nous avons indiqué aux Italiens, par le biais de notre ministre des Affaires étrangères, que nous ne sommes pas d’accord», a, cependant, insisté une autre source officielle nigérienne à RFI. A priori, le gouvernement nigérien n’est pas d’accord avec la nature de l’aide que se propose de lui apporter l’Italie. «Nous avons ce qu’il faut avec les Américains, nous coordonnons aussi avec les Français», ont indiqué, en outre, des sources nigériennes au média français.
Le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, avait, rappelle-t-on, annoncé fin 2017 un redéploiement des troupes italiennes d’Irak au Niger. Ainsi, 470 militaires devaient participer à une «mission visant à vaincre la traite des êtres humains et le terrorisme». «Nous allons au Niger, à la suite d’une demande du gouvernement local reçue début décembre concernant une contribution italienne pour faire ce que nous faisons normalement dans ces pays, comme par exemple en Libye : renforcer les instruments de contrôle du territoire et des frontières et renforcer les forces de police locales», avait alors expliqué M. Gentiloni.
Lors du débat portant sur ce nouveau déploiement, le 17 janvier, la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, avait insisté sur le fait qu’il s’agirait d’une «mission d’entraînement, comme le Niger nous l’a demandé», et non une mission de combat. Ce qu’avait déjà affirmé le général Claudia Graziano, le chef d’état-major italien. «Notre contingent sera chargé de former les forces nigériennes et de les rendre capables de lutter efficacement contre le trafic de migrants et le terrorisme.» «Au Niger, notre contingent – les 120 premiers hommes en juin, le reste dans les mois suivants – s’installera à la périphérie de la capitale, Niamey. Nous serons les invités des Américains, qui y ont également une mission militaire, Africa Contingency Operations Training and Assistance (Acota)», a ensuite précisé le quotidien La Stampa. Visiblement, tout cela est remis en cause.
S. S.
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