Afrique : le terrorisme et l’extrémisme violent sont «la plus grave menace à la paix et la sécurité»
Le terrorisme et l’extrémisme violent, nourris des revenus de la criminalité transnationale organisée sous ses diverses formes, y compris les trafics de drogue, d’êtres humains et d’armes, constituent «la plus grave menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité» du continent africain, note le rapport du Conseil de paix et sécurité (CPS), repris par l’agence de presse officielle APS.
Le rapport qui a été présenté lundi à Addis-Abeba au deuxième et dernier jour du 30e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains et dont l’APS a obtenu une copie, a relevé que les situations de crise et de conflit prolongées sur le continent nécessitent «une volonté politique et un engagement plus affirmé afin de parvenir à des solutions pérennes à même d’éviter la résurgence de la violence».
Pour le CPS, le tableau général de la situation de la paix et de la sécurité dans le continent demeure encore contrasté, avec des situations qui s’améliorent et d’autres qui continuent encore à faire face à des défis. A ce propos, il a relevé que la Somalie a connu cette année l’attentat le plus meurtrier de l’histoire du terrorisme sur le continent, alors que l’Amisom reste à ce jour le seul rempart contre la prise de contrôle du pays par les groupes terroristes, notamment les shebab, en attendant que les forces nationales somaliennes soient en mesure de prendre efficacement et effectivement le relais.
Au Mali et au Sahel, les groupes terroristes, profitant des immensités désertiques, menacent chaque jour la stabilité des pays de la région, alors que dans le Bassin du lac Tchad, les pays de la région font face à l’action quotidienne meurtrière du groupe terroriste Boko Haram. En ce sens, le rapport recommande de mettre l’accent sur la prévention, la gestion et la consolidation de la paix, ainsi que la stabilité, à travers des politiques de reconstruction et de développement post-conflit adaptées à chaque pays sortant de crise ou d’un conflit violent. La reconstruction et le développement post-conflit «exigent des investissements très lourds, notamment en termes financiers, qui souvent, hélas, ne sont pas facilement mobilisables sur le continent», regrette le CPS, appelant à déployer des efforts pour mobiliser les secteurs public et privé et les institutions financières internationales, ainsi que les Etats membres de l’UA dans le cadre de l’initiative de solidarité africaine, en vue d’apporter un appui fiable aux pays africains sortant de conflits.
A ce titre, le CPS a appelé les Etats membres de l’UA à œuvrer inlassablement en vue du développement pour l’amélioration des conditions de vies des peuples africains pour les mettre à l’abri de la pauvreté, des inégalités et des conflits violents. Dans le même sens, le CPS, en étroite coopération avec les Etats membres et les Nations unies, reste engagé à poursuivre ses efforts dans le domaine de la prévention et du renforcement des mécanismes de sécurité collective, tels que prévus dans l’Architecture africaine de paix et de sécurité, pour faire face aux menaces comme le terrorisme et l’extrémisme violent.
D’après le document, le CPS continuera de remplir sa mission en vue de l’objectif continental : «Faire taire les armes à l’horizon 2020 et pour la prospérité de l’Afrique que nous voulons en 2063.»
R. I.
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