Le terroriste n’est pas recherché en Irak : Al-Baghdadi était-il un agent des Irakiens ?
Les services de sécurité irakiens ont publié hier, dimanche, pour la première fois, les noms des soixante personnes les plus recherchées pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), à Al-Qaïda ou au parti Baas de l’ancien dictateur Saddam Hussein. On y trouve exactement 28 cadres de l’EI, 12 d’Al-Qaïda et 20 baassistes, avec leurs noms, leurs fonctions dans ces organisations, les crimes dont ils sont accusés et, dans la majorité des cas, leurs photos. Toutes ces personnes sont irakiennes sauf un Libanais, Maan Bachour, accusé d’avoir recruté des concitoyens pour combattre en Irak.
Le nom d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’EI, ne figure étrangement pas sur la liste. Interrogé par la presse française, un haut responsable des services de sécurité s’est refusé d’en donner la raison. «Il s’agit des terroristes les plus recherchés par les autorités judiciaires et les services de sécurité. C’est la première fois que nous publions ces noms qui, jusqu’à présent, étaient secrets», a indiqué la même source, précisant que d’autres noms seront publiés plus tard. Si Baghdad continue à «ignorer» à l’avenir cela pourrait vouloir dire que le chef terroriste était bien un «agent» en service commandé… à la tête de Daech.
Les personnes apparaissant sur la liste des jihadistes de l’EI furent des cadres à Mossoul et dans la province de Ninive, ainsi que dans les provinces de Kirkouk, Diyala et Anbar. Ces jihadistes sont accusés de meurtres, attentats à l’explosif, attaques contre les forces de sécurité et financement et acheminement d’armes à l’EI.
Parmi eux se trouve notamment Farès Mohammad Younès Al-Maola, «wali» de l’EI pour une région dans le nord-ouest de l’Irak, ainsi que Saddam Hussein Al-Joubouri, l’«émir» d’une «wilaya» au sud de Mossoul. Il y a également Fawaz Mohammad Moutlaq, ancien officier des Feddayin de Saddam Hussein – une organisation paramilitaire – et membre du conseil militaire de l’EI, et ses trois fils.
Parmi les éléments d’Al-Qaïda figure notamment Abdel Nasser Al-Janabi, mufti, financier de cette organisation et ex-député. Quant aux membres du Baas, outre la fille de Saddam Hussein, Raghad, qui vit en Jordanie, se trouve notamment sur la liste Mohammad Younes Al-Ahmad, dirigeant d’une des branches de ce parti depuis sa dissolution en 2003.
S. S.
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