L’ambassadeur de Russie : «La vague du printemps arabe va toucher d’autres pays»
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien au quotidien algérien L’Expression, l’ambassadeur de la Fédération de Russie, Igor Beliaev, est revenu sur les relations algéro-russes, en mettant l’accent sur la coopération sécuritaire, à l’heure où la menace terroriste s’est implantée en Libye et au Sahel. Sur la crise libyenne, le diplomate russe a affirmé que l’Algérie et la Russie ont une position commune et «conjuguent une concertation permanente pour conforter la médiation onusienne en quête d’une solution basée sur le dialogue inclusif, intéressant toutes les parties libyennes, par-delà toute velléité d’ingérence extérieure».
Dans le même sillage, l’ambassadeur a évoqué les «printemps arabes», qui, selon lui, «ont beaucoup affecté la Russie qui allait perdre plusieurs pays amis». Il n’exclut pas que cette vague «secoue encore d’autres peuples dans la région», en estimant que la préoccupation de son pays est «d’anticiper le danger».
L’ambassadeur ajoutera que, «derrière le phénomène du ‘‘printemps arabe’’ se cache la mécanique d’une implosion terroriste dont les visées sont déstabilisatrices, comme en témoignent les exemples vécus». C’est pourquoi, estime-t-il, la coopération algéro-russe, dans ce domaine particulier de la lutte contre le terrorisme, «constitue un axe fondamental». Selon son analyse, l’intérêt que Moscou et Alger portent à la situation en Libye est en partie fondé sur cette préoccupation, compte tenu de la présence de Daech.
Le fait que la Russie et l’Algérie aient des positions communes sur de nombreux autres dossiers permet une dynamique axée sur une étroite coordination.
Dans une interview télévisée accordée à Algeriepatriotique en janvier dernier, l’ambassadeur de Russie avait estimé, à propos de la crise libyenne, que «s’il n’y a pas d’ingérences étrangères et s’il y a, en contrepartie, des médiations crédibles des pays du voisinage, il y aura certainement un espoir pour aboutir à une solution pacifique. Nous l’espérons sincèrement, parce que ce peuple souffre de l’insécurité depuis trop longtemps».
Evoquant la crise syrienne, le diplomate a affirmé que «n’eût été l’intervention de la Russie, Daech aurait occupé Damas pour se lancer ensuite à la conquête de tout le monde arabe, et même au-delà. Car, il y a bien eu des tentatives des terroristes de se répandre dans les quatre coins de la planète», a-t-il souligné.
R. M.
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