Dilemme islamiste
Par R. Mahmoudi – Après l’affaire de Merouane Benahmed, un ancien membre du Groupe islamique armé (GIA), extradé par les autorités suisses en mars 2017 vers la France qui le recherchait depuis septembre 2016, pour non-respect de son assignation à résidence, un nouveau casse-tête se pose aux Français. Il s’agit de Kamel Daoudi, un Franco-Algérien assigné à résidence en France depuis 2008, après avoir été déchu de sa nationalité française car soupçonné d’avoir pris part à la préparation d’un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris.
Il est condamné en 2006 à six ans de réclusion mais est libéré le 24 avril 2008 en raison des années d’incarcération déjà effectuées. En 2009, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a demandé à la France de «suspendre la mesure d’éloignement visant l’islamiste algérien Kamel Daoudi jusqu’à ce qu’elle puisse examiner l’affaire au fond et rendre une décision finale sur les risques de torture ou de mauvais traitement qu’il pourrait encourir en Algérie».
C’est le sempiternel alibi derrière lequel se drapent toujours les pays d’Europe occidentale pour éviter d’extrader même les terroristes recherchés par l’Algérie et qui constituent pourtant une menace, y compris pour les pays d’accueil.
Après les largesses multiformes accordées à ces djihadistes patentés, durant les années 1990, la France continue, d’une certaine manière, à les couvrir et à les choyer, même après tout ce qui s’est passé ces dernières années.
Or, la situation qu’endure spécialement Kamel Daoudi devient un cas d’école. Les autorités françaises ne savent plus quoi en faire. Elles se limitent à appliquer à la lettre un amendement sénatorial qui vise à prolonger indéfiniment la mesure qui le frappe depuis dix ans mais qui semble en contradiction avec les textes de loi adoptée ces dernières années dans ce pays, limitant la durée de la détention préventive.
Selon certaines sources médiatiques, il aurait introduit 35 demandes d’asile, y compris à la Corée du Nord, et toutes lui auraient été refusées. En guise d’ultime recours, il vient d’entamer une grève de la faim pour protester contre le sort qui lui est fait.
R. M.
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