Gaza agonise en attendant la prochaine guerre
Par Nadjib Touaibia – Terre de privation, de dénuement, de désespoir, d’inhumanité… Enclave-prison pour plus d’un million et demi de Palestiniens, Gaza est assiégée depuis plus de dix ans consécutifs par les forces armées israéliennes. Le chaos sanitaire et social est tel qu’il interpelle aujourd’hui jusqu’aux responsables de la sécurité de l’Etat hébreu.
Voilà qu’eux-mêmes demandent à présent que de la nourriture et des médicaments parviennent aux habitants. Ils disent craindre des flambées de violence, rapporte la télévision israélienne Hadashot TV.
«L’Etat d’Israël ne peut pas se permettre de continuer à ignorer cette crise», a déclaré le dirigeant de Yesh Atid (parti centriste), Yair Lapid, lors de sa réunion hebdomadaire à la Knesset, «ni sur le plan humanitaire ni sur le plan de la sécurité».
«L’Etat d’Israël ne peut pas rester sans rien faire pendant que les services des enfants dans les hôpitaux sont dépourvus d’électricité», a-t-il ajouté. «C’est contre tout ce en quoi nous croyons», rapporte le Centre palestinien d’information (CPI).
De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU indique que les réserves de fuel alimentant les infrastructures d’urgence à Gaza seront épuisées dans quelques jours, anticipant une« catastrophe humanitaire liée à la crise de l’énergie».
Toujours selon l’ONU, la population gazaouie ne dispose que de quelques heures d’électricité par jour, et fait face à l’effondrement des infrastructures de son territoire (assainissement, santé, éducation, etc.). L’institution avait indiqué, il y a déjà quelques mois, que Gaza pourrait devenir «inhabitable» en 2020.
Pas de quoi émouvoir le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman. Non, «il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza !» a-t-il grogné devant son groupe au Parlement israélien. Le chef de file de l’extrême droite israélienne attend sans doute, impatiemment, la prochaine guerre…
N. T.
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