Seïf Al-Islam Kadhafi à Haftar : «Tu sortiras de la scène politique avant les élections !»
Par Sadek Sahraoui – Seïf Al-Islam n’a pas apprécié du tout que le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, le présente comme un «homme fini» dans le dernier entretien fleuve accordé au magazine français Jeune Afrique. Et il tient à le faire savoir.
«Beaucoup de naïfs continuent malheureusement de croire en Seïf Al-Islam. Il est à l’heure actuelle un prisonnier dont nous souhaitons la libération le plus rapidement possible. Certains cherchent à marchander avec lui et à l’utiliser à des fins vénales», avait répondu Khalifa Haftar à une question sur le poids de Kadhafi dans la nouvelle Libye et ses chances de remporter la prochaine présidentielle.
Dans une courte réponse donnée au site libyaalmokhtar.com, Seïf Al-Islam Kadhafi a promis à son détracteur qu’il allait sortir de la scène politique avant que les Libyens ne soient appelés aux urnes.
Dans un autre entretien accordé près de deux semaines auparavant au même média, le chef de l’ANL avait aussi qualifié Seïf Al-Islam Kadhafi d’«homme des pauvres», avant de se rétracter et d’accuser Jeune Afrique d’avoir déformé ses propos. Comme nous l’avions rapporté le 12 janvier dernier, Haftar a même fini par intenter un procès au média français. Mais cela ne l’a pas empêché à récidiver.
Pourquoi Khalifa Haftar s’attaque-t-il régulièrement au fils de l’ancien guide libyen ? Certains observateurs se disent persuadés qu’il voit en lui un redoutable adversaire politique, et que c’est la raison pour laquelle il fait tout pour le disqualifier et le discréditer aux yeux de l’opinion libyenne et internationale. Et cela, si possible, avant la prochaine présidentielle. A en croire toujours les observateurs, Seïf Al-Islam Kadhafi est resté populaire dans plusieurs régions du pays.
Selon l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, les élections ne sont pas pour demain. Pour lui, la Libye n’est pas encore en mesure d’organiser un tel événement. Le diplomate libanais a estimé le week-end dernier qu’un certain nombre de conditions devaient encore être remplies avant d’envisager la tenue d’élections législatives et présidentielles dans le pays en proie au chaos. «Toutes les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui» pour la tenue d’élections, a déclaré la semaine dernière M. Salamé au cours d’une conférence de presse à Tripoli. «Nous n’en avons réalisé pour le moment qu’une seule : le début de l’inscription des électeurs», a-t-il dit.
Outre un référendum sur un projet de Constitution, les Libyens doivent aussi adopter une loi électorale et réunir les conditions de sécurité nécessaires à l’organisation des élections, a-t-il expliqué. «Mais le plus important est d’obtenir l’acceptation par toutes les parties des résultats des élections», avant même leur tenue, a-t-il ajouté, affirmant «espérer la tenue du scrutin avant fin 2018». Or, rien n’est encore gagné.
S. S.
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