La Corse et tamazight
Par Karim B. – La visite du président français en Corse a révélé la véritable arrière-pensée de la classe politique et des médias français vis-à-vis des cultures locales. Le rejet du parler corse en tant que seconde langue officielle de la France a été unanime et aucun dirigeant ni journaliste prompt à crier son soutien au mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni en Algérie ne soutient la lutte de la population de l’Ile de Beauté pour faire reconnaître la sienne. «Le français est et restera la seule langue officielle en France», ont-ils déclaré d’une seule et même voix.
L’Algérie a donc une longueur d’avance sur cette grande démocratie occidentale qui «veille» au respect des droits de l’Homme et des minorités dans les pays du tiers-monde, «mauvais élèves» de la colonisation «civilisatrice». En décrétant Yennayer officiellement Nouvel An amazigh, le président Bouteflika a donné une leçon à son homologue français, lui prouvant ainsi qu’un pays du Sud pouvait, ne serait-ce que sur cette question identitaire, devancer l’ancienne puissance coloniale dont la vision paternaliste à l’égard de ses colonies d’hier qu’elle admoneste pour ses «manquements envers les minorités opprimées» est anachronique.
La langue corse ne sera donc jamais constitutionnalisée en France. Emmanuel Macron l’a clairement signifié. Et le président français est appuyé dans son refus catégorique par l’ensemble du complexe politico-médiatique qui s’est rangé en ordre de bataille derrière l’Elysée.
De nombreuses régions en France réclament l’officialisation de leur langue, que ce soit la Bretagne, la Corse ou encore l’Occitanie, dans le Sud-Ouest, où la langue occitane est utilisée couramment. Mais le pouvoir central s’oppose à toute reconnaissance.
K. B.
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