Affaire Saipem : de nouvelles preuves de corruption présentées à Milan
Par Hani Abdi – L’affaire des pots-de-vin qu’aurait versés Saipem, filiale du géant italien ENI, connaît un nouveau rebondissement. En effet, le procureur de Milan, Isidoro Palma, a présenté de nouvelles preuves de nature à donner un coup de fouet à cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Il s’agit de preuves matérielles de versements de pots-de-vin sous forme de paiement de «courses» par Saïpem dans le but d’obtenir les faveurs de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil.
Les pots-de-vin, a affirmé le procureur italien, cité par l’agence britannique Reuters, auraient été versés sous forme de paiement de services assurés par des sociétés fictives basées à Hong Kong. Parmi ces sociétés, Pearl Partners gérée par Farid Bedjaoui, homme de main de Chakib Khelil. Le procureur fait état d’un carnet d’adresses saisi par la brigade économique de l’ex-DRS en Algérie dans lequel ont été trouvés les références et les numéros d’identification de la société fiduciaire suisse impliquée dans le transfert frauduleux des sommes d’argent en question.
Les faits remontent à la période 2007-2010. Les pots-de-vin en question, qui s’élèveraient à quelque 200 millions d’euros, auraient été versés par Saipem pour éliminer ses concurrents et obtenir 8 marchés d’une valeur totale de 8 milliards d’euros. Des faits qui ont été confirmés par l’ancien PDG d’ENI, Paolo Scaroni, et l’ancien président de Saipem, Pietro Tali, dans les interrogatoires de la police judiciaire milanaise.
L’affaire, qui traîne depuis de longues années, aura sa deuxième audience le 26 février courant. Elle sera consacrée à la présentation des accusations du parquet de Milan, qui est sur cette affaire depuis presque dix ans. Elle devra se terminer par un réquisitoire et les exigences de peine de ce même parquet. Une autre audience devra avoir lieu pour écouter les accusés et leurs avocats.
Cette affaire continue ainsi de poursuivre l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, qui tente de se refaire une virginité en Algérie, après l’extinction des poursuites engagées par la justice algérienne contre lui et des membres de sa famille dans la même affaire.
H. A.
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