Raouya : «Des sommes énormes du marché parallèle sont introduites dans les banques»
Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a dévoilé jeudi à partir de Blida que des «sommes énormes» ont été introduites dans les banques à partir du marché parallèle grâce aux mesures engagées par les services publics, prévoyant un «meilleur résultat» dans le domaine à l’avenir. Des «sommes énormes» (dont il n’a pas donné le chiffre) ont été introduites dans les banques à partir du marché parallèle, grâce à certaines mesures engagées par les services publics, a souligné M. Raouya dans un point de presse tenu en marge d’une visite d’inspection à de nombreuses structures relevant de son secteur dans la wilaya, estimant, en outre, que la loi de finances de 2018 offre des opportunités aux promoteurs des nouveaux produits bancaires, dits islamiques, dont la mise en œuvre va contribuer à une amélioration dans l’économie nationale.
S’agissant de la note émise mercredi par la Banque d’Algérie, instruisant les banques de donner davantage de souplesse aux opérations de dépôt de fonds et de l’accès à ces dépôts par les épargnants, le ministre a indiqué que la mesure «fait partie des facilitations offertes aux citoyens dans l’épargne de leurs fonds». «Certains guichets bancaires ont été à l’origine d’entraves dans le domaine, au motif de la disposition relative à l’origine des fonds notamment, d’où cette note invitant les banques à faire preuve de diligence en matière de mise à disposition des fonds à la clientèle», qui n’est nullement contradictoire avec la loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, a-t-il ajouté.
A noter que la Banque d’Algérie a adressé mercredi une note aux banques les exhortant à respecter leurs obligations légales, en donnant davantage de souplesse aux opérations de dépôts de fonds et d’accès à ces dépôts par les épargnants. En conséquence, la Banque d’Algérie a adressé cette note à l’ensemble des banques, dans laquelle elle les appelle «à cesser d’exiger, lors de tout dépôt de fonds en caisse auprès de leurs guichets, des justificatifs au-delà de ceux relatifs à l’identité du client dans le cadre des exigences règlementaires en matière de connaissance du client».
Le ministre a cité parmi les autres facilitations appliquées par les institutions financières, l’introduction de nouveaux moyens de payement, parallèlement aux chèques bancaires, dont le paiement en ligne et la carte bancaire. Un objectif que le ministère œuvre à compléter en 2018, a-t-il dit, par d’autres produits et prestations. Dans un autre sillage, M. Raouya a souligné que le changement progressif des vieux billets bancaires par de nouveaux à chaque décennie est une «chose ordinaire dans le domaine monétaire» et «ne doit pas être interprété autrement».
Interrogé par l’APS à propos de l’ouverture d’agences de la Banque d’Algérie à l’étranger, afin de faciliter les transferts bancaires pour la communauté algérienne résidant à l’étranger, le ministre des Finances a déclaré que la question est «toujours à l’étude», faisant état d’un projet d’ouverture d’agences en France, avant l’élargissement de cette mesure à d’autres pays de l’Europe et de l’Afrique. Les Algériens résidant à l’étranger auront également l’opportunité d’acquérir un logement, grâce à l’ouverture d’un compte bancaire sous certaines conditions, dans l’attente de l’ouverture d’une agence de la Banque d’Algérie, a-t-il ajouté, informant de la tenue dans «les prochains jours» d’une rencontre sur les modalités d’attribution d’un logement pour les Algériens résidant à l’étranger.
«Le système fiscal algérien figure parmi les meilleurs au monde, car offrant d’importantes facilités», a, par ailleurs, souligné M. Raouya, assurant qu’il est cité «en modèle» dans de nombreux pays. Il a cité parmi ces facilitations, le fait que celui qui déclare un chiffre d’affaires de plus de 30 millions de dinars paye ses impôts une fois par année, induisant ainsi une hausse annuelle dans la fiscalité ordinaire, en dépit d’un recul de l’ordre de 50% dans les recettes du Trésor public, ces dernières années, à cause de la chute des cours du pétrole. «C’est là une preuve de l’amélioration du rendement de l’administration fiscale», a-t-il estimé, prévoyant pour l’avenir un système fiscal «encore plus efficient» grâce à la modernisation du secteur et sa numérisation.
Toujours au titre des avantages assurés par l’actuel système fiscal, le ministre des Finances a fait part d’un «recul dans l’évasion fiscale», assurant que certaines personnes qui étaient «hors système» sont devenues «respectueuses de la loi dans ses moindres détails». M. Raouia a aussi affirmé la poursuite de la politique de soutien des revenus faibles et de certains produits alimentaires de base, comme le lait et le pain. Néanmoins, il a observé que les «prix du carburant sont mondiaux et ils seront déterminés ultérieurement, suivant le contexte».
Durant cette visite de travail à Blida, le ministre des Finances a procédé à l’inauguration de centres d’impôts de proximité à Blida, Mouzaïa, Boufarik et Ouled Yaïch, une agence de la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr) à Mouzaïa et une agence de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) à Blida.
R. E.
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