Une ONG, deux versions
Par R. Mahmoudi – Au lieu de répondre aux graves accusations réitérées aujourd’hui par Amnesty International dans son «bilan annuel» de la situation des droits de l’Homme en Algérie, et d’assumer ainsi la confrontation, l’agence de presse officielle, donc le gouvernement, préfère une vaine et ridicule tentative de récupération d’une organisation qui crie son aversion et sa haine de l’Algérie sur tous les toits.
Dans un compte-rendu lénifiant, l’APS reprend des passages de la conférence de presse organisée à cette occasion par la représentante de cette ONG en Algérie (qui donc, en plus, est agréée par l’Etat algérien !) où il n’est question que d’éloges et d’encensements pour l’Algérie, prenant acte des avancées «notables» enregistrées dans tous les domaines des libertés publiques et des droits de la personne humaine, à commencer par la lancinante question des migrants subsahariens… Alors que dans le rapport publié sur le site officiel de cette organisation, l’Algérie est mise systématiquement au pilori, son image noircie à merci, décrivant un pays où tous les droits sont bafoués, les libertés muselées (lire notre article, par ailleurs).
Ce qui est curieux, c’est que ce même rapport s’est en partie inspiré d’une synthèse signée quelques jours plus tôt par une vingtaine d’ONG, dont fait partie Amnesty International, sur cette question des réfugiés subsahariens, et qui a été dénoncée à sa sortie par le président du Conseil national des droits de l’Homme, qui est une institution officielle et qui, de ce fait, ne peut donc que refléter la position officielle de l’Etat. Alors, pourquoi ce double traitement d’un même sujet ? Pourquoi continuer à couver une ONG foncièrement anti-algérienne, et qui ne s’en cache, pas puisqu’elle le dit au nez et à la barbe des Algériens, sans avoir à en tirer le moindre dividende ?
R. M.
Comment (11)