Révocation des enseignants grévistes : plusieurs sit-in d’élèves au niveau de lycées à Alger
Les élèves de certains lycées d’Alger ont observé dimanche des sit-in devant leurs établissements pour demander au ministère de l’Education nationale de revenir sur la décision de révocation des enseignants grévistes, a constaté l’APS à travers une tournée dans la wilaya.
Les élèves de certains lycées, à l’instar de Kouba et de Birkhadem, ont organisé des sit-in de protestation contre la révocation de leurs enseignants grévistes et leur remplacement par des enseignants vacataires, d’autant que la majorité des révoqués cumulent une expérience de plus de 10 ans.
Ainsi, les lycées Abdellah-Seddik (cité Zone-K) et Lourari à Birkhadem ainsi que Hamia et Saâd-Dahleb à Kouba ont refusé de rejoindre les classes ce matin, sachant que le ministère de l’Education avait fixé cette journée pour le début des examens du deuxième semestre pour tous les cycles.
Les lycéens ont unanimement refusé le remplacement de leurs enseignants, notamment en milieu d’année scolaire et à une centaine de jours du baccalauréat.
La plupart des établissements scolaires sont en grève depuis le 30 janvier en réponse à l’appel du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) qui avait appelé à une grève illimitée réclamant l’application du procès-verbal du 19 mars 2015 et la concrétisation des procès-verbaux des wilayas de Blida et de Béjaïa, outre l’annulation des mesures de ponction «arbitraires et abusives» des jours de grève.
Les enseignants du lycée Abdellah-Seddik, affiliés au Cnapeste, ont réitéré leur détermination à poursuivre la grève «jusqu’à satisfaction de leurs revendications et l’ouverture des portes du dialogue».
Dans le même sillage, la représentante du Cnapeste au lycée Mohamed-Khider à Kouba, Mme Touat, a affirmé que les enseignants de cet établissement «ont mis en garde les élèves contre une implication dans le mouvement et leur ont conseillé de rester en dehors de ce conflit (entre le ministère de l’Education et le syndicat)».
Précisant que le nombre des enseignants révoqués de ce lycée est de 9, alors qu’une vingtaine sont dénombrés au lycée Abdellah-Seddik, elle a indiqué que ces derniers ont refusé de prendre les décisions de leur révocation «puisqu’ils ne sont pas en situation d’abandon de poste, mais en grève, tout en étant présents quotidiennement au niveau des établissements où ils travaillent».
Pour sa part, le directeur de l’enseignement secondaire au ministère de l’Education nationale, Abed Atoui, a imputé ces sit-in observés par les élèves à «la pression qu’ils subissent suite à la grève de leurs enseignants», faisant état d’«une absence d’accompagnement de la part des parents et des enseignants».
A ce propos, M. Atoui a rappelé les assurances fournies, la semaine dernière, par la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, qui a affirmé que «toutes les dispositions ont été prises afin de garantir la scolarité des élèves et l’achèvement du programme de l’année scolaire dans les meilleures conditions possibles afin de réaliser le principe d’équité entre tous».
Le conseiller du ministère de l’Education, Mohamed Chaïb-Draa, a affirmé que le calendrier scolaire annoncé au début de l’année sera respecté, soulignant que «toutes les mesures pédagogiques et réglementaires ont été prises afin de garantir la scolarisation des élèves et rattraper les retards dus à la grève du Cnapeste, notamment dans les wilayas de Blida et de Béjaïa».
Selon des chiffres officieux relayés par certains quotidiens de la presse nationale, quelque 4 000 enseignants grévistes ont été révoqués.
R. N.
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