Le procureur de Milan requiert huit ans de prison contre Farid Bedjaoui
Le procureur de Milan a requis huit ans de prison à l’encontre de Farid Bedjaoui et six ans contre l’ancien patron d’ENI, Paolo Scaroni, dans l’affaire Saipem. Le procureur italien a également requis une amende de 900 000 euros à l’encontre d’ENI et Saipem, rapporte l’agence de presse italienne ANSA.
L’affaire des pots-de-vin qu’aurait versés Saipem, filiale du géant italien ENI, avait connu un nouveau rebondissement la semaine dernière. En effet, le procureur de Milan, Isidoro Palma, a présenté de nouvelles preuves matérielles de versement de pots-de-vin sous forme de paiement de «courses» par Saipem dans le but d’obtenir les faveurs de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil.
Les pots-de-vin, avait affirmé le procureur italien, cité par l’agence britannique Reuters, auraient été versés sous forme de paiement de services assurés par des sociétés fictives basées à Hong Kong. Parmi ces sociétés, Pearl Partners, gérée par Farid Bedjaoui, homme de main de Chakib Khelil. Le procureur avait fait état d’un carnet d’adresses saisi par la brigade économique de l’ex-DRS en Algérie, dans lequel ont été trouvés les références et les numéros d’identification de la société fiduciaire suisse impliquée dans le transfert frauduleux des sommes d’argent en question.
Les faits remontent à la période 2007-2010. Les pots-de-vin en question, qui s’élèveraient à quelque 200 millions d’euros, auraient été versés par Saipem pour éliminer ses concurrents et obtenir huit marchés d’une valeur totale de huit milliards d’euros. Des faits qui ont été confirmés par les anciens PDG d’ENI, Paolo Scaroni, et de Saipem, Pietro Franco Tali, dans les interrogatoires de la police judiciaire milanaise.
La deuxième audience de ce lundi 26 février a été consacrée à la présentation des accusations du parquet de Milan qui est sur cette affaire depuis presque dix ans. Une autre audience devra avoir lieu pour écouter les accusés et leurs avocats.
K. B.
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